Avancée du M23 en RDC: au moins 85.000 réfugiés dans des conditions catastrophiques au Burundi

Des ressortissants burundais déplacés font la queue avec leurs biens du côté congolais alors qu'ils tentent de passer au Burundi suite à la fermeture de la frontière entre la République démocratique du Congo et le Burundi au poste frontière de Kavimvira le 14 décembre 2025.. AFP or licensors

Le 16/12/2025 à 18h56

Au moins 85.000 personnes ont fui l’est de la République démocratique du Congo (RDC) après la dernière percée du groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, et survivent dans des conditions catastrophiques au Burundi, ont indiqué mardi plusieurs responsables burundais.

Au moins 85.000 personnes ont fui l’est de la République démocratique du Congo (RDC) après la dernière percée du groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, et survivent dans des conditions catastrophiques au Burundi, ont indiqué mardi plusieurs responsables burundais.

Après s’être emparé des grandes villes de Goma en janvier et Bukavu en février dans l’est de la RDC, le M23 a lancé une nouvelle offensive début décembre dans la province orientale du Sud-Kivu, le long de la frontière burundaise, au moment où la RDC et le Rwanda signaient un accord de paix à Washington sous l’égide du président américain Donald Trump.

Mardi, le dirigeant de la branche politique du M23, Corneille Nangaa, a annoncé dans un communiqué que le groupe antigouvernemental «retirera unilatéralement ses forces» d’Uvira, ville stratégique de plusieurs centaines de milliers d’habitants dont il s’était emparé mercredi dernier, «comme l’a demandé la médiation américaine», sans préciser de calendrier.

«Environ 25.000 réfugiés sont actuellement recensés à Gatumba (ouest du Burundi) et près de 40.000 à Buganda (nord-ouest), des chiffres qui augmentent quotidiennement», a rapporté le Burundais Ezéchiel Nibigira, président de la commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), une organisation régionale dont fait aussi partie la RDC et dont le Rwanda s’est retiré en juin.

«La majorité de ces réfugiés sont des femmes et des enfants vivant dans une extrême précarité et totalement démunis», a poursuivi M. Nibigira, pointant lors d’une conférence de presse «un manque criant» de nourriture, d’abris, d’eau potable et de services de santé de base.

«Cette situation aggravée par le contexte de promiscuité, de surpeuplement et d’insuffisance des infrastructures expose les populations réfugiées à de graves risques sanitaires, avec des craintes sérieuses liées à l’apparition et à la propagation de maladies contagieuses», a-t-il déploré, lançant un «appel solennel urgent à la solidarité régionale et internationale».

Dans le sud-ouest du Burundi, l’administrateur de Rumonge, Augustin Minani, a décrit à l’AFP une situation «catastrophique» dans cette commune, avec 20.000 à 25.000 réfugiés en provenance de RDC, dont quelque 3.000 arrivés mardi.

«Ils manquent de tout. Ils ont reçu un peu d’aide, mais la grande majorité meurt de faim car il n’y a rien à manger, il n’y a pas de médicaments, pas d’abris. Les gens dorment à la belle étoile sur la plage ou dans le stade de Rumonge», s’est-il indigné.

L’ONU faisait état mercredi dernier de plus de 200.000 déplacés du fait de cette offensive, dont on ignore combien au total se trouvent aujourd’hui au Burundi.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 16/12/2025 à 18h56