Bamako: des pluies exceptionnelles font craindre le pire, des familles priées de quitter les zones à risques

La saison des pluies sera précoce cette année au Mali avec une fin tardive

Le 04/05/2025 à 10h01

VidéoAlors que le pays enregistre des pluies exceptionnelles depuis le mois d’avril, Mali Météo alerte sur les dangers d’une saison particulièrement pluvieuse, précoce et prolongée, avec des risques d’inondations et de phénomènes climatiques extrêmes. Face à l’urbanisation anarchique et au non-respect des normes, les autorités appellent à la vigilance et à l’évacuation des zones à risques.

Le lundi, 28 avril 2025, une forte pluie s’est abattue sur la capitale et dans quelques capitales régionales. Pour Amadou Diakité, chef de service observation et préventions météorologique de Mali Météo, avertit qu’«il ressort des prévisions que la saison des pluies sera précoce cette année avec une fin tardive». Il ajoute que «le risque d’inondation est élevé. Au mois d’avril, il est rare d’avoir de telle quantité de pluie, mais avec le changement climatique, tout peut arriver».

Le météorologue précise que «la saison des pluies va commencer progressivement, avec beaucoup de manifestations pluvieuses et orageuses qui peuvent être intenses, accompagnées de phénomènes extrêmes comme les vents violents, les inondations et la foudre».

Il invite la population à suivre les informations de la météo, qui fourni le bulletin quotidien, hebdomadaire et mensuel sur le temps. Selon lui, cela leur permettra de prendre des dispositions et ne pas être surpris face aux phénomènes extrêmes. Dans certains quartiers de Bamako, l’eau a causé des dégâts.

Sougalo Kanté, un habitant de Niamakoro, commune VI du district de Bamako, «depuis 2012, les habitants de mon quartier sont victimes d’inondation. Si le pont du quartier déborde, l’eau s’infiltrera dans les concessions».

Il ajoute que «de nombreuses familles n’ont pas respecté les consignes, notamment celle relative à la distance minimale des 10 mètres entre les concessions et le pont».

Pour Yacouba Kanté, «ce sont les constructions anarchiques faites dans le lit des cours d’eau qui sont en train de provoquer ces différents d’inondation à Bamako ». Il salue la volonté des autorités de procéder aux déguerpissements des familles installées dans le lit des cours d’eau à Bamako.

Un remake de l’année dernière?

En 2024, avait déjà connu est une année exceptionnellement pluvieuse avec des «précipitations les plus importantes depuis 1967» d’après le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU. Ces pluies diluviennes avaient provoqué inondations et montées des eaux du fleuve Niger à l’origine de crues dévastatrices.

«Ces catastrophes ont affecté 47.955 ménages, touchant un total de 264.648 personnes, dont 73.140 femmes et 117.626 enfants. Le bilan humain s’élève à 77 décès et 148 blessés» avait déploré le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Général de Brigade Daoud Aly Mohammédine.

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 04/05/2025 à 10h01