Le vin de palme est plus présent dans les zones rurales notamment dans les zones forestières du Cameroun. Les consommateurs l’appellent communément le Matango ou encore vin blanc, en raison de sa couleur blanchâtre qui attire ses consommateurs.
Le vin de palme s’obtient de deux manières distinctes. L’une, en grimpant sur un palmier à huile et où on installera des dispositifs sur des différentes fleurs réunies en inflorescences. Ces dispositifs permettront plus tard de recueillir le nectar.
L’autre technique consiste à abattre complètement un palmier à huile, le sectionner par les palmes et recueillir le liquide. Des deux techniques, celle de grimper s’avère la plus difficile et aussi la plus complexe du fait de l’extrême dangerosité qui se présente à chaque cueillette.
Lire aussi : Le vin de palme, breuvage africain aux mille vertus très prisé par les Guinéens
Un cultivateur que nous avons suivi dans son champ nous a avoué: «Ce sont nos parents qui employaient plus la technique de grimper. Notre génération a trop peur des accidents. Ici au village, nous avons enregistré plusieurs décès et chaque villageois en a pris conscience».
L’homme âgé d’une cinquantaine d’années nous a signifié que le vin cueilli en grimpant a meilleur goût, plus raffiné que celui qui s’obtient en abattant l’arbre.
Lire aussi : Voici les 7 pays africains où le nombre de consommateurs d’alcool est parmi les plus faibles au monde
Dans ce village appelé Mva’a situé à une vingtaine de kilomètres de la capitale Yaoundé, certains consommateurs déclarent que ce vin est très nourrissant pour les adultes comme pour les nourrissons. «Lorsque une femme décède en accouchant, c’est le vin de palme qui permet de maintenir le nouveau-né en vie. Vous le mettez dans le biberon et le nourrisson est comblé», témoigne un habitant qui ajoute qu’il peut facilement passer toute une journée sans manger lorsqu’il a bu, le matin, ses deux verres de Matango.
Sur le plan économique, la cueillette et le commerce de vin de palme sont rentables partout où cette boisson est produite. En vendant le litre à 200 Fcfa dans un village et 400 Fcfa en ville, ce breuvage permet de subvenir aux besoins les plus élémentaires de certaines familles.