Nous sommes à Nagrin, à la périphérie de la capitale. Installés en bordure de voie, des marchands au milieu de leurs troupeaux attendent patiemment les acheteurs. A quelques jours de la Tabaski, rien ne va pour Oumarou Ouédraogo, lui qui a l’habitude de vendre plusieurs têtes de mouton à la même période de chaque année.
«Cette année, le marché est morose. On se débrouille comme on peut. Nous avons plusieurs races de moutons. Les prix vont de 50 à 75.000 FCFA et bien au delà. Pour l’instant, les clients ne se bousculent pas au portillon, mais on espère que ça va changer», lâche-t-il.
Oumarou n’est pas seul à se lamenter. Comme lui, Abdou Derra vend du bétail depuis plusieurs années. Alors même qu’il cite la crise sécuritaire qui secoue le pays depuis 2015, il nourrit l’espoir de retrouver une pleine mobilité. Il faut dire en effet que la plupart des marchands s’approvisionnent dans les villages. Mais du fait de l’insécurité, certaines zones demeurent inaccessibles.
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«Nous sommes à quelques jours de la Tabaski. Mais je peux vous rassurer que les affaires ne sont pas du tout reluisantes. C’est à l’image de la situation sécuritaire du pays. Nous ne pouvons plus effectuer des déplacements à l’intérieur pour nous ravitailler. Cela a un incident sur notre secteur d’activité», explique Abdou.
Beaucoup de vendeurs également ne feront pas le trajet de Ouagadougou cette année en raison de l’insécurité. A l’instar de Abdou, ils souhaitent le retour de la stabilité pour que les affaires reprennent.
«Présentement, nous vendons très difficilement. Nous implorons le ciel afin que la paix règne et qu’il veille également sur les autorités. Plus il y a la paix, plus les gens sont heureux. Nous souhaitons également la santé et de bonnes affaires par-dessus tout», explique Yacouba Sanfo.
Alors que la Tabaski constitue pour les vendeurs une manne financière importante, ceux de la capitale sont encore dans l’incertitude. L’activité connaît un net recul, une situation qui pourrait contribuer à une stabilisation des prix du mouton.