«Ça tourne, ça tourne, ça tourne... puis l’écran affiche ‘échec’», cette jeune mère n’en peut plus de la mauvaise connexion internet, un moyen censé lui faciliter l’aide aux devoirs qu’elle doit assurer à son fils. Que faire alors pour que son enfant soit connecté au monde moderne et accéder au savoir? Il lui faut espérer que la fibre optique installée en 2018 fonctionne mieux et qu’il n’y ait pas de coupure du courant électrique.
Au Cameroun, le délestage est à ce point récurent que le gouvernement avait dit, en février dernier, «craindre des troubles sociaux.» Et c’est le souci professionnel numéro 1 de cette employée d’une entreprise à Yaoundé: «avec le téléphone, la connexion est plus fluide qu’avec un modem qui beugue souvent. Il est très rare que je ne sois pas connectée et si je ne le suis pas je perds des clients. Mais j’ai également beaucoup de problèmes avec le courant qui saute souvent. Ça me pénalise réellement» se désole-t-elle.
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Ainsi, la disparition des cybercafés au profit des smartphones, qui a fait exploser le nombre d’abonnés à la téléphonie mobile, n’a cependant pas amélioré la qualité de la connexion internet. «Avant les téléphones, j’allais aux cybercafés pour me connecter. Actuellement, je n’ai plus aucune difficulté en dehors du coût encore élevé des mégas. Je peux désormais me connecter en tout temps et en tout lieu», a déclaré un quinquagénaire rencontré dans un quartier de Yaoundé.
En 2020, plus de 23 millions de Camerounais étaient connectés avec un smartphone, selon les chiffres du cabinet Hootsuite et We are social révélés par la plateforme Adisi-Cameroun. La même étude avait indiqué que près de 4 millions de Camerounais étaient actifs sur les réseaux sociaux.
Ces indicateurs, même s’ils sont en évolution, ne permettent visiblement pas une connexion de bonne qualité comme en témoigne cette employée de banque de Yaoundé: «il m’est difficile de passer une journée sans me connecter. Mais souvent, je n’arrive pas à ouvrir les comptes des clients en raison de la mauvaise connexion. Ces beugues constituent pour moi des revenus en moins, car à la fin du mois, je dois réaliser un certains nombres d’objectifs alors je suis payée à bas prix» dit-elle en regrettant «je ne sais plus vers qui me vouer car tout est digitalisé.»
Les Camerounais sont exaspérés par la mauvaise qualité du réseau internet dans un pays qui compte deux opérateurs privés Orange et MTN et l’opérateur parapublic Camtel. Malgré la connexion par la fibre optique sous-marine à partir du Brésil, le réseau internet est toujours perturbé.