Cameroun. De cordonnier de rue à propriétaire d’un immeuble: le parcours édifiant d’un jeune débrouillard

Yaoundé, la capitale du Cameroun.

Le 01/11/2025 à 08h35

VidéoCeux au Cameroun, comme ailleurs, qui refusent les «petits métiers» pour diverses raisons devraient s’inspirer de la ténacité de cet habitant de Yaoundé qui n’avait pas le loisir de choisir le job qui lui convient.

Au Cameroun, trois jeunes en âge de travailler sur quatre sont sans emploi. Pour n’être plus dépendant, plusieurs d’entre eux se lancent dans les petits métiers comme la cordonnerie, le recyclage des objets usés, la blanchisserie ou même l’entretien des domiciles des particuliers.

A Yaoundé, Christian Tamou en fait partie et en témoigne «quand je suis arrivé à Yaoundé il y a 25 ans de cela, j’avais beau chercher un emploi stable mais je ne suis jamais parvenu. Je me suis alors lancé dans la cordonnerie. Ayant des dépenses, comme le loyer et les frais de santé, je n’avais donc pas le loisir de choisir, surtout si je devais faire des économies que j’envoyais à mes parents restés au village», a-t-il déclaré.

Autre motif de fierté: il a réussi à inscrire ses enfants à l’université. Aujourd’hui, il est même propriétaire d’un immeuble qu’il a bâti à Yaoundé grâce à ses économies.

Comme lui, des exemples de réussite sont nombreux. Ce qui n’inspire malheureusement pas de nombreux jeunes. Pour la majorité d’entre eux, ces petits métiers sont salissants et ne les honorent pas.

Jyssie Fouda Effa est diplômée de l’université de Yaoundé 1 est de ceux-là et ne s’en cache pas, «je crois sincèrement que lorsqu’on a fait l’école, on doit pouvoir vivre de ses connaissances acquises. Je ne travaillerai jamais dans une blanchisserie», assure la jeune femme.

C’est cette autre perception qui laisse croire que les jeunes autochtones de Yaoundé sont moins entreprenants que ceux venus d’ailleurs. Peut-être qu’une prise de conscience collective changerait la donne.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 01/11/2025 à 08h35