Cameroun: le gouvernement menace de fermer les églises de réveil

Des fidèles d'une église à Yaoundé, Cameroun.

Le 08/01/2025 à 13h31

VidéoLe gouvernement camerounais menace de fermer les églises de réveil qui peinent à se conformer à la loi de la république. Le ton ferme du ministre de l’Administration territoriale indique que le Cameroun n’hésitera pas à savoir contre «ceux qui ont pour sport favori de défier l’autorité».

Au Cameroun, seules 48 églises sont autorisées à fonctionner dans un environnement où les églises se créent pratiquement au quotidien. Dans chaque localité du pays, en ville comme en campagne, il n’est pas surprenant de voir plusieurs églises en activité dans un rayon de 10.000 m2.

Le gouvernement s’indigne contre le foisonnement de ces maisons de culte qui exercent en marge des lois de la république. Et c’est le ministre de l’Administration territoriale qui a pris le taureau par les cornes en lançant un avertissement ferme aux promoteurs de ces églises de réveil. «Force restera à la loi», a déclaré Paul Atanga Nji, menaçant de sanctionner «ceux qui ont pour sport favori de défier l’autorité».

Ces déclarations du ministre sont en droite ligne avec des mesures collectives de lutte contre le phénomène des faux prophètes au Cameroun et, par extension, la prolifération des églises de réveil, accusées aussi par les autorités de recevoir des financements d’origine douteuse avec pour finalité l’entretien d’activités terroristes dans le pays.

Dans ce sens, il faut relever que le Cameroun fait actuellement face à la guerre de sécession qui sévit dans sa partie anglophone et les exactions de la secte terroriste Boko Haram qui ne se sont pas complètement arrêtées dans les régions septentrionales du pays.

Les graves accusations du gouvernement s’ajoutent à la longue liste des dénonciations portées par des millions de citoyens. Des dénonciations parmi lesquelles figurent les nuisances sonores, la spoliation des biens, l’escroquerie et la dislocation des familles causées par les manœuvres des faux hommes et femmes «de Dieu». Ces citoyens appellent le gouvernement à passer des menaces à la fermeture définitive de ces maisons, qui seraient plutôt «au service du diable».

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 08/01/2025 à 13h31