« Zéro fouet dans les établissements scolaires ». C’est le mot d’ordre du ministre camerounais des Enseignements secondaires qui rappelle à la communauté éducative que le châtiment corporel est interdit en milieu scolaire.
Désormais, les contrevenants s’exposent aux sanctions prévues par la réglementation en vigueur. Le communiqué du ministre est clair: «le ministre des Enseignements secondaires porte à la connaissance de l’ensemble de la communauté éducative que des cas de châtiments corporels sont fréquemment signalés dans les établissements scolaires secondaires publics et privés. Elle tient à rappeler que ce mode de punition est interdit en milieu scolaire conformément à l’article 05 de la loi n°98/004 du 14 avril 1998».
Ce communiqué du gouvernement vise à la fois à sensibiliser les enseignants et à amener les parents d’élèves ou toute autre personne à dénoncer les cas de violences physiques perpétrées sur les enfants dans les écoles. Le gouvernement martèle que les sanctions seront prises à l’encontre des établissements scolaires ou des enseignants qui auront recours à un tel mode de punition.
Dans les rues de la capitale politique camerounaise, Yaoundé, cette mesure du ministre des Enseignements secondaires alimentent les débats.
Pour la majorité des citoyens, il n’est pas opportun d’interdire le châtiment corporel dans les écoles du moment où les enfants deviennent de plus en plus difficiles à gérer tant dans leurs domiciles que dans les enceintes d’établissements scolaires. «Avec l’accentuation des violences des élèves sur leurs enseignants dans les écoles, interdire le fouet revient à encourager ces enfants», déclare un parent rencontré dans les rues du quartier Madagascar à Yaoundé.
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Pour lui, l’enseignant doit être craint par son élève et cela passe, entre autres, par des mesures dissuasives.
Ce sentiment est partagé par de nombreux Camerounais pour qui, dans le contexte africain, l’éducation d’un enfant passe inéluctablement par le châtiment corporel. «Tous ceux qui nous dirigent aujourd’hui ont été fouettés pour devenir les leaders d’aujourd’hui. Parce qu’à notre époque, on assimilait les leçons par peur d’être fouetté par le maitre», témoigne un autre parent, visiblement remonté par la mesure du gouvernement.
A l’opposé, d’autres, en phase avec les directives du ministre, estiment que les temps évoluent et les mentalités aussi. Pour eux, le fouet relève tout simplement de l’état primitif.