Au Cameroun, la saison des pluies continue d’entrainer des inondations. La région de l’Extrême-Nord et particulièrement les départements du Mayo-Danay et Logone et Chari sont les plus touchés. Au 18 octobre 2024, les autorités annonçaient plus de 459.000 personnes directement affectées et plus de 56.000 maisons détruites sans oublier des dizaines de milliers d’hectares de cultures engloutis.
Les villes de Yaoundé et Douala situées dans les régions du Centre et du Littoral vivent ces tragédies mais pas avec la même intensité, mais avec quelques cas de décès et d’importants dégâts matériels.
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Dans ces deux villes la nappe phréatique affleure, le réseau hydrographique est très dense et la pluviométrie abondante. Ces facteurs naturels ne sont pas les seuls à favoriser les inondations. De nombreux architectes et urbanistes accusent aussi des constructions anarchiques. «Les propriétaires de terrains ne font pas la différence entre les terrains constructibles et d’autres qui ne le sont pas. Ils construisent même dans les marécages. Ce qui est pourtant interdit dans la loi, puis que ces zones relèvent du domaine privé de l’Etat», a déclaré l’architecte Blaise Feugang, cadre au ministère de l’Habitat et du Développement urbain.
Des constructions anarchiques que certains habitants justifient par la pauvreté ambiante dans laquelle de nombreux citoyens sont plongés depuis longtemps. «Tout le monde n’a pas les moyens de s’offrir un terrain situé au bon endroit. Parce que ces terrains coûtent excessivement cher. Le prix par mètre carré est de 15.000 Fcfa dans les périphéries de Yaoundé et 50.000 dans les centre urbains», se désole une enseignante à Yaoundé.
Pour pallier la situation, les Camerounais invitent le gouvernement à mieux asseoir sa politique de construction et de mise à disposition des logements sociaux. Cela participerait à la réduction des inondations dans les grandes villes du pays.