Cameroun: tout le monde au front contre l’autisme

Tekwei Ghisler, Parent d’un enfant autiste.

Le 15/04/2024 à 10h20

VidéoTout un mois pour sensibiliser contre l’autisme. Le gouvernement camerounais et la société civile ont joint leurs efforts pour vaincre les méfaits de ce trouble du développement qui influence négativement la vie des enfants.

L’autisme n’est réellement pas bien reconnu comme maladie au Cameroun. A chaque survenance d’un cas dans une famille, l’entourage estime généralement qu’il s’agit des faits de la sorcellerie. Pour la majorité des personnes, les enfants autistes sont fréquemment de «mauvais esprits».

Nombreuses sont les personnes qui les prennent pour des enfants-serpents, d’autres les voient comme des totems et certains les classent dans la rubrique des enfants sacrifiés dans les cercles ésotériques par leurs parents. En une phrase, les enfants autistes n’ont pas droit de cité. Leur unique destination doit être la rive d’une rivière ou d’un cours d’eau où celui-ci devra entamer sa métamorphose avant de se jeter définitivement dans l’eau.

Ce trouble du développement réduit la capacité à communique et à interagir de certains enfants dès la naissance. Un trouble qui résulte, selon les neurologues, du dysfonctionnement du système nerveux depuis la conception du fœtus jusqu’à la naissance du bébé.

Efouba Tsanga, neurologue dans un centre de santé à Yaoundé relève quelques symptômes de l’autisme: «concernant le comportement, on peut citer les contacts visuels insuffisants, les interactions sociales inappropriées, l’automutilation, le comportement compulsif et bien d’autres agissements. Et sur le plan du développement, le patient a généralement un retard de la parole ou un trouble de l’apprentissage. L’on peut ajouter à tout cela le manque de conscience des émotions d’autrui ou encore la dépression». Pour lui, ces comportements varient d’un patient à un autre.

Il faut relever qu’au Cameroun, l’autiste a de lourdes conséquences dans les familles du moment qu’il y créé l’anxiété et est source d’appauvrissement parce que la prise en charge quotidienne d’un enfant autiste n’est pas à la portée de toutes les bourses. Raison évidente pour le gouvernement et les acteurs de la société civile de s’accorder pour réduire la peine des familles et partant, dans la société.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 15/04/2024 à 10h20