Candidats camerounais au BAC: le Tchad leur exige le Probatoire «pour avoir des bacheliers avec des têtes bien faites»

Le 04/03/2025 à 13h12

VidéoPour éviter de passer le Probatoire, plusieurs candidats camerounais se rendaient au Tchad pour y passer le BAC. Mais depuis février dernier, les autorités de N’Djamena leur exigent l’attestation de réussite à cet examen intermédiaire réputé difficile. Cette nouvelle mesure, diversement appréciée à Yaoundé, devrait réduire de manière significative le nombre des bacheliers sans Probatoire au Cameroun.

Le Cameroun compte un nombre impressionnant de bacheliers. Ces Baccalauréats sont obtenus au Cameroun mais aussi dans les pays voisins comme le Tchad et le République centrafricaine. Au Cameroun, l’admission en classe de terminale est conditionnée par l’obtention du Probatoire, un diplôme intermédiaire entre le Brevet d’Etudes du Premier Cycle (Bepc) et le Baccalauréat que de nombreuses personnes qualifient de «tamis», qui permet de vérifier le niveau d’un candidat avant d’aborder la fameuse classe de Terminale.

André Ebodé en fait partie, «je crois sincèrement que pour avoir des bacheliers avec des têtes bien faites, il fallait un système d’éducation efficace, et le Probatoire répond exactement à cette exigence. C’est un bon tamis de sélection des élèves qui évite de se retrouver avec des cancres en Terminale», a-t-il déclaré.


Et c’est justement ce tamis qui fait fuir plusieurs Camerounais en quête du Baccalauréat qui ouvre directement les portes des universités et les grandes écoles de formation. Certains citoyens, comme Andela Fidèle, expliquent, «quand un candidat au Probatoire échoue une, deux, trois, quatre ou cinq fois, il préfère aller déposer sa BAC au Tchad ou en République centrafricaine au lieu de continuer d’attendre le Probatoire au Cameroun. Après avoir obtenu son diplôme au Tchad, il revient poursuivre tranquillement ses études ici dans une université», a-t-il expliqué.

La mesure tchadienne exigeant le Probatoire aux candidats camerounais est diversement appréciée dans les rues de la capitale Yaoundé. Certains craignent que les élèves aient de sérieuses difficultés à atteindre leurs objectifs scolaires. Le débat sur la suspension ou non du Probatoire dans le système scolaire camerounais s’en trouve relancé mais la majorité des Camerounais ne sont pas prêts à abandonner le Probatoire, véritable tamis pour l’excellence.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 04/03/2025 à 13h12