Au beau milieu de la nuit, des engins incendiaires ont mis le feu à du matériel au coeur de la brasserie MOCAF (acronyme de Motte Cordonnier Afrique).
«C’est un incendie criminel, donc le gouvernement se doit d’ouvrir une enquête dès aujourd’hui pour en connaître l’origine», a assuré à l’AFP par téléphone Serge Ghislain Djorie, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.
L’ambassadeur de France, Jean-Marc Grosgurin, s’est rendu dans la matinée sur place «pour marquer sa solidarité avec les employés et la direction» à la suite de cet «incendie criminel», indique la représentation diplomatique sur sa page Facebook.
Le diplomate a remercié des services de secours «qui ont permis de limiter significativement les dommages matériels», précise l’ambassade.
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Ni le gouvernement, ni l’ambassade de France, pas davantage la direction de la MOCAF, n’ont souhaité livrer de détails sur l’attaque. Aucun journaliste n’a été autorisé à pénétrer sur le site lundi.
Paris dénonce régulièrement des campagnes de désinformation sur les réseaux sociaux et dans certains médias, qui seraient alimentées depuis Moscou et nourrissent dans le pays le sentiment antifrançais.
La France déplore en particulier l’emprise croissante du groupe de mercenaires russe Wagner, accusé par l’ONU de graves violations des droits de l’Homme en RCA.
En retour, Moscou accuse Paris de mener des campagnes antirusses dans les médias et les réseaux sociaux.
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Le groupe Castel, l’ambassade, des ONG et d’autres entreprises françaises sont visés par des de campagnes de dénigrement, voire de menaces émanant de groupes d’influence.
Castel avait acquis en 1993 la MOCAF, présente en Centrafrique depuis 1953. Cette filiale est l’un des plus gros producteurs et employeurs du pays.
La Centrafrique, deuxième pays le moins développé au monde selon l’ONU, est en proie depuis 2013 à une guerre civile, qui a toutefois largement baissé d’intensité depuis 2018.