Dans les pays en développement, l’impact des actes de corruption est d’une telle dangerosité qu’ils réduisent considérablement les chances des couches sociales les plus vulnérables d’accéder aux ressources qui leur sont nécessaires.
Résolument dévoué à faire de la Côte d’Ivoire une référence internationale en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, l’Etat ne lésine ni sur les moyens ni sur les efforts pour bâtir un arsenal législatif et institutionnel digne des objectifs de la lutte contre la corruption.
Dans cet élan, les autorités de la police judiciaire de la Haute autorité pour la bonne gouvernance (Habg), sur la base de dénonciations anonymes, ont mis fin aux activités criminelles d’un réseau parallèle de vente illégale de médicaments et matériels médicaux. «Le cadre des dénonciations reçues au travers de la plateforme de Signalement des actes de corruption et infractions assimilées SIGNALIS, la Habg a procédé à l’interpellation immédiate de six agents publics dont quatre infirmiers, une infirmière et un chauffeur, tous pris en flagrant délit. Ces agents étaient en possession d’une somme d’argent totale de 654.000 FCFA, de documents confirmant l’existence d’une double comptabilité des recettes issues de la vaccination et de faux rapports d’activités journalières», a révélé Henri Augustin Aka, secrétaire général de la Habg.
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Il ajoute que l’institution a opéré «une perquisition au domicile d’une des infirmières le 24 Juillet dernier chez qui il a été retrouvé, entre autres éléments, 21.407 seringues, 701 produits de vaccination et une centaine de flacons vides de vaccins dans des conditions de conservation inadéquates (…). Ils ont été arrêtés et mis à la disposition des autorités compétentes pour subir la rigueur de la loi».
Dans cette dynamique, il a été initié une autre plateforme digitale: le Système de prévention et de détection des actes de corruption et infractions assimilées (Spacia) en vue d’améliorer le dispositif existant. «Cet outil vise à accroitre la participation citoyenne dans la lutte. Il constitue un outil d’aide à la décision pour le gouvernement pour mieux orienter sa politique ainsi que son action dans le cadre de la lutte contre ce fléau», a indiqué Fatoumata Ba, coordinatrice de la plateforme.
La lutte contre la corruption est un défi majeur pour de nombreuses sociétés à travers le monde. Selon une récente étude, la Côte d’Ivoire perd environ 1.400 milliards de Francs CFA chaque année du fait de la corruption.