Dakar, capitale des disparités sociales

Dakar, la capitale du Sénégal.

Le 07/03/2024 à 11h53

VidéoVivre à Dakar exige de plus en plus de moyens. Plusieurs Sénégalais, malgré des revenus raisonnables, supportent mal les nombreuses charges que la capitale impose. Que dire alors de ceux qui ne disposent pas de telles ressources?

Quand on parle du paradoxe Dakar, c’est avant tout de cette ville moderne qu’il s’agit avec des bâtiments de haut standing qui côtoient des bidonvilles qui ne cessent de sortir de terre, tout près du centre-ville. Ce voisinage inattendu s’explique par l’enrichissement de certains et la poursuite de l’exode rural. Ce dernier phénomène social n’est que le résultat de la concentration des activités économiques du pays à Dakar.

Cette métropole, qui compte 3,9 millions d’habitants, abrite environ 25% de la population totale, alors qu’elle n’occupe que 0,3% du territoire, notait la Banque mondiale en 2021. Pour les auteurs d’un article paru en 2022 et intitulé Les citadins invisibles: pauvreté et inégalités dans les villes africaines à croissance rapide «cela suggère que Dakar accueille à elle seule près de la moitié de la population urbanisée totale du pays» et implique que la capitale sénégalaise «compte un grand nombre de groupes vulnérables qui ne sont pas pris en compte». Rien d’étonnant dans une ville où la part de l’emploi informel est de 80%, selon la même source.

Ces disparités économiques se sont aggravées avec la cherté de la vie. Cette flambée des prix n’épargne ni les loyers ni les denrées alimentaires qui se sont littéralement envolés ces dernières années, entrainant l’érosion du pouvoir d’achat des citoyens dont nombreux ont du mal à assurer leurs repas quotidiens.

«L’environnement de l’emploi à Dakar (...) favorise la persistance des inégalités. En effet, bien que le secteur informel emploie la majorité de la population, celle-ci reste la plus vulnérable», conclut l’article.

La solution pour sortir de cette situation reste l’équité territoriale. L’Etat, jugé seul responsable de cette situation, doit décentraliser et investir dans les régions afin d’y fixer les populations et réduire la forte pression sur Dakar.


Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 07/03/2024 à 11h53