Du 16 au 20 février 2025, Kampala, la capitale ougandaise, a accueilli le 22ᵉ Congrès de l’Association Africaine de l’Eau et de l’Assainissement (AAEA). Cet événement rassemble experts, décideurs politiques et professionnels du secteur pour aborder les défis cruciaux liés à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement en Afrique.
Plus de 420 millions et 470 millions d’africains sont en quête d’eau et d’assainissement. La question de l’accès à l’eau en Afrique n’est pas essentiellement une question de disponibilité de la ressource. Un tiers des pays africains ont des problèmes d’insuffisance de ressources en eau, mais son faible taux d’accès est surtout lié à sa mauvaise gestion, sa pollution et son gaspillage. Le manque d’infrastructures est aussi l’une des raisons.
Le congrès AAEA offre donc une plateforme essentielle pour discuter de ces enjeux, partager des expériences et proposer des solutions adaptées aux réalités du continent. Pour un accès équitable des populations africaines à l’accès et l’assainissement, les acteurs du domaine, les pays présents portent le plaidoyer vers une action plus poussée des politiques sur l’accès de l’eau et l’assainissement en Afrique.
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«Ce genre de forum est pour nous une occasion de partager avec nos pairs, les challenges que nous avons pu relever et profiter pour voir avec l’ensemble des exposants, les solutions, les nouvelles technologies qui puissent nous permettre à améliorer les services d’eau et d’assainissement que nous délivrons à la population», explique Aimé Loukou, chef de délégation de la SODECI.
Présenté comme étant l’un des principaux événements du calendrier du secteur de l’eau, le Congrès international et l’exposition de l’Association africaine de l’Eau et de l’Assainissement rassemblent les parties prenantes et les principaux contacts du secteur conventionnel de l’eau ainsi que d’autres secteurs.
Des exposants provenant de divers pays africains et d’autres continents mettent en exergue leurs équipements, considérés comme essentiels pour aider les gouvernements locaux à résoudre les problèmes d’assainissement. Parmi les participants, El Hadji Malick Fall, un Sénégalais représentant la région Afrique de l’Ouest pour le groupe espagnol «Molecor», se distingue. Il promeut une nouvelle technologie de tuyauterie sous pression, promettant une longévité de 50 ans. «Cet investissement est durable et pourra véritablement aider les États africains à ne pas remplacer les tuyaux sur cette période», a-t-il précisé.
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Ce congrès vise à apporter des réponses concrètes aux défis persistants du secteur. Selon la 3e vice-Premier ministre de l’Ouganda, Hon. Roukiatou Makadama, qui représentait le président de la République lors de l’ouverture, «près de 30% de la population africaine n’a pas accès à l’eau potable et 52,3% ne disposent pas d’un système d’assainissement digne de ce nom». C’est ainsi une occasion unique pour les scientifiques, les chercheurs et les décideurs politiques de réfléchir ensemble à des solutions innovantes et adaptées aux réalités locales.
Le directeur exécutif de l’AAEA, Olivier Gosso, a tenu à souligner l’importance de cette édition: «Ce congrès est exceptionnel tant par la qualité du contenu scientifique que par la diversité des participants. Il reflète les avancées du continent dans la gestion de l’eau et de l’assainissement tout en mettant en avant les progrès encore nécessaires».
Avec l’engagement renouvelé des décideurs et des partenaires techniques et financiers, ce 22e congrès se positionne comme un tournant stratégique pour le secteur de l’eau et de l’assainissement en Afrique. Les débats et recommandations issus de cette rencontre devraient permettre d’accélérer la mise en place de politiques publiques inclusives et de solutions technologiques adaptées aux besoins des populations.
Le 21e Congrès international de l’eau et de l’assainissement a suscité de l’intérêt d’un grand nombre de pays africains avec la participation de 4.000 intervenants entre décideurs politiques, économiques, financiers, opérateurs de l’eau et de l’assainissement, exposants, ou chercheurs, représentants de la jeunesse et des femmes. Les participants à ce Congrès représentent des États, des collectivités territoriales, des opérateurs publics ou privés.
Les participants ont désormais le regard tourné vers la satisfaction de l’objectif numéro 6 des ODD à savoir l’accès universel à l’eau et l’assainissement. Ainsi donc il faut un engagement de toutes les couches (gouvernant, société civile…).