Les combattants du M23 («Mouvement du 23 mars»), groupe armé anti-gouvernemental soutenu par le Rwanda et son armée, ont fait de rapides avancées et gagné du terrain sur les forces armées congolaises (FARDC) ces dernières semaines.
Lundi, des affrontements étaient en cours dans les collines de Sake, localité située à seulement une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, selon des sources locales.
Dans la matinée, des détonations ont résonné jusqu’à Goma, selon des journalistes de l’AFP.
Des combats sont également en cours autour de Minova, ville de 65.000 habitants séparée par une quarantaine de kilomètres de Goma.
«On constate un afflux de blessés depuis début janvier», a dit à l’AFP Myriam Favier, cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans la province du Nord-Kivu. «Entre le 1er et le 21 décembre on a reçu 100 patients. Entre le 1er et le 20 janvier, on est à 211 patients».
Les équipes médicales du CICR, en charge de la chirurgie de guerre à l’hôpital de Goma, ont notamment multiplié les opérations au cours des dernières semaines.
Début janvier, le M23 s’est emparé de Masisi-centre, capitale administrative du territoire comptant environ 40.000 habitants et située à 80 km de Goma.
Les combats se poursuivent sur le territoire de Masisi, les FARDC tentant de reprendre la cité dans une contre-offensive qui a encore accentué une nouvelle vague massive de déplacés dans la région.
Quelque 237.000 personnes ont fui leur foyer depuis début janvier dans l’est de la RDC, selon l’ONU, la population étant notamment chassée par une utilisation de part et d’autre d’armes lourdes dans des zones densément peuplées.
Lundi, Médecins sans frontières a déploré dans un communiqué un tir de roquette sur ses installations adossées à l’hôpital local, qui a fait deux blessés dimanche.
Selon plusieurs sources sécuritaires sous couvert d’anonymat, l’intensité des combats est actuellement à un niveau inédit depuis des mois, avec un nombre de morts important et l’utilisation d’artillerie lourde.
L’est de la RDC, riche en ressources naturelles, est en proie à des conflits depuis trente ans. Depuis sa résurgence fin 2021, le M23 s’est emparé de vastes pans de territoire dans la région.
En juillet, un rapport d’experts de l’ONU a établi qu’entre 3.000 et 4.000 soldats rwandais combattent aux côtés du M23 et que Kigali a «de facto» pris le «contrôle et la direction des opérations du M23».