En l’absence de statistiques officielles, il est difficile de cerner la réalité d’un fléau qui se passe sous silence à l’école. Pourtant, le harcèlement scolaire fait de nombreuses victimes chaque année au sein des établissements.
Adolescent, Ange Abel, constate avec stupeur un fléau qui s’intensifie dans son Lycée. «Parfois ça commence par des règlements de compte qui finissent en bagarres rangées à cause, parfois, les jeux de cartes qui sont d’ailleurs interdits au Lycée. Plusieurs sanctions disciplinaires ont été prises à l’encontre de plusieurs de mes camarades» témoigne le lycéen selon lequel un autre phénomène amplifie les scènes de violence, «la consommation par certains élèves de stupéfiants. Je me souviens d’une descente de la police pour arrêter les élèves auteurs du trafic de drogue», raconte le jeune élève de la classe de 3ème.
Et il y a toujours un souffre-douleur qui ne peut se défendre. Adonis, élève, en avait été témoin l’année dernière. «Dans ma classe de 5ème, il y avait des grands qui dominaient les plus petits en leur extorquant de l’argent ou le goûter. Ils intimident les plus faibles après ça dégénère en bagarre...», explique-t-il.
Des élèves gabonais dans un établissement scolaire de Libreville.. le360 Afrique/Ismael
Fléau des cours d’école, le harcèlement scolaire est devenu un véritable sujet de société. Selon plusieurs observateurs, Il est même difficile à identifier du fait de son caractère insidieux: agressions physiques, menaces, intimidations, humiliations, chantage...
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Pour Jonathan, parent d’élève, les torts sont partagés, «quand vous constatez que votre enfant déviant, il faut faut l’orienter vers une formation professionnalisante. Il n’y a pas que l’école pour réussir dans la vie», conseille -t-il.
Pour les spécialistes de l’éducation, la victime a tendance à s’isoler, se replier sur elle-même et se taire avec un sentiment de culpabilité de honte.
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Randy Mpiga, psychologue et conseiller d’orientation considère que l’élève, la victime risque de souffrir de dépression et perdre l’estime de soi. Ce qui dans bien des cas entraine la baisse de son rendement scolaire. «Ce fléau a tendance à peser sur le rendement scolaire des enfants. C’est clair que lorsqu’un enfant est brimé, la peur s’installe et il n’a plus envie de revenir en classe affronter son bourreau et ça nous l’observons par une forme d’errance dans l’établissement», détaille-t-il.
D’après Randy, l’école a pour rôle en amont de prévenir les éventuelles menaces qui troublent l’environnement scolaire de l’enfant. C’est qui se fait tout au long de l’année à travers des campagnes de sensibilisation contre toutes formes de violence entre les enfants. Il a ajouté que les victimes doivent cependant alerter les adultes... famille ou équipe pédagogique.