«Nous sommes tous animés d’un sentiment de joie. Nous partons de la tristesse à la joie». Ces propos sont ceux de l’un des bénéficiaires des logements pour les familles des sinistrés des éboulements du 21 octobre dernier à 8 kilomètres du centre ville de la capitale gabonaise.
C’est un engagement venu du sommet de l’État qui se traduit en acte concret. Pour rappel, sept membres d’une même famille avaient péri dans cet éboulement de terrain, le plus meurtrier depuis le retour de la saison des pluies à Libreville.
Sur instruction du président de la République, Ali Bongo Ondimba, le gouvernement vient de mettre à disposition des victimes des éboulements de PK8, des villas modernes et entièrement équipées.
«Le chef de l’État a le souci premier que ces populations vivent dans des conditions fiables et saines. D’où la remise des clés aux familles qui vivaient dans des zones précaires, dangereuses pour qui d’un moment à un autre, la vie pouvait être ôtée. Des zones à risque sont interdites de construction. Ça peut amener la mort et ça nous a amené la mort. Le pays est en deuil. Je réitère ici les condoléances du chef de l’État et celles du gouvernement. Maintenant, les populations environnantes qui ont également des maisons construites sur des zones dangereuses partiront de ces zones-là», a souligné, Rose Christiane Ossouka Raponda, Première ministre gabonaise.
Lire aussi : Vidéo. Côte d'Ivoire: au moins 13 morts dans un glissement de terrain à Abidjan
En attendant de répertorier définitivement tous les foyers à déplacer, 150 autres familles ont déjà été identifiées comme encourant des risques d’éboulement dans les zones du PK7 et PK8. Elles aussi devraient être relogées pour éviter de potentiels drames à l’exemple de celui ayant coûté la vie à 7 personnes. Mais, comme le relèvent des expertises en matière d’aménagement d’espaces urbains,«la mise en place d’une politique de maîtrise des risques d’inondation se présente (…) comme une urgence et une priorité pour le Gabon.»
Au-delà du relogement, des mesures de prévention doivent être prises. «Lorsque les pluies diluviennes interviennent sur un temps suffisamment long, il s’ensuit un glissement de terrain. Ils deviennent récurrents parce que l’homme modifie la couverture végétale dont les arbres servent à bloquer le sol. Des pentes obliques deviennent des pentes raides et provoquent des éboulements. Nous préconisons deux approches. La première approche, c’est qu’il ne faut pas occuper les pentes fortes, la deuxième consisterait à aménager ces espaces en y construisant des murs de soutènement qui vont bloquer la terre pour que celle-ci, même si elle est remplie d’eau, ne se déplace pas vers le bas», explique Nicaise Rabenkogo, docteur en géographie et en aménagement d’espace.
Ces conseils se présentent comme une esquisse de solution au problème de construction anarchique, et ce, d’autant plus que les autorités gabonaises avaient emprunté, il y a quelque temps, une trajectoire de réflexion pour tenter de solutionner la problématique des inondations et des éboulements. Mais au-delà de l’implication des autorités, les populations doivent aussi jouer leur partition.