Gabon: suivi de la scolarité de l’enfant, la leçon que les parents devraient réapprendre

Une salle de classe d'une école de Libreville, Gabon.

Le 18/09/2024 à 11h54

VidéoPour les professionnels de l’éducation, le suivi de la scolarité de l’enfant ne semble plus être assuré par des parents trop souvent happés par les tracas de la vie quotidienne. Le début de l’année scolaire est l’occasion d’ouvrir un nouveau chapitre sur la relation parents-enfants.

Entre le travail, la maison, les embouteillages, la fatigue, la course contre la montre pour que les enfants dînent et dorment à temps, assurer leur suivi scolaire est loin d’être une tâche aisée pour Blanche Meye. Cadre d’administration publique, elle ne sait pas comment s’y prendre. «C’est un peu compliqué! Parce que je vais au travail et s’il faut suivre l’enfant qui a des devoirs à faire ce n’est pas évident. Surtout qu’en sortant du travail à 17 heures je dois aussi me mettre aux travaux ménagers», avoue-t-elle.

De l’avis des spécialistes, leur rôle n’est pas de faire faire les devoirs, ni de les corriger, mais de créer un climat propice pour que l’enfant puisse travailler dans le calme. Ceci est bien loin d’être le cas dans bien de familles. Yangari est un père de famille qui se souvient d’une époque ou les plus grands soutenaient leurs cadets dans le suivi scolaire. Une assistance de proximité de plus en plus abandonnée aux mains des répétiteurs.

«Pendant notre cursus scolaire on a pas connu de répétiteurs. On avait des grands frères qui nous aidaient à comprendre les leçons. Mais le recours aux répétiteurs ne garantit pas forcément la sécurité. Il revient à nous parents de mettre de garde-fous en s’offrant les services de répétiteurs», suggère-t-il.

Certains répétiteurs à domicile enseignent des leçons précieuses qui restent gravées dans la mémoire des enfants, mais le plus souvent, le soutien scolaire à domicile ne fournit qu’un regain d’énergie à court terme. C’est l’approche défendue par Linda Nyomba, éducatrice spécialisée. Elle invite les parents à consentir le sacrifice utile pour un accompagnement scolaire de leurs enfants. «Si le parent est pris toute la semaine, il peut se concentrer le week-end pour faire le point des cours avec les enfants. Aucun sacrifice n’est jamais assez grand pour l’éducation des enfants», explique-t-elle.

Linda Nyomba ajoute «ce qui compte le plus pour un enfant, c’est la relation d’amour et d’attachement qu’il a avec ses parents. Si la période de devoirs vient empoisonner la relation affective, il est important d’y remédier», En définitive, l’enfant doit sentir que ses parents accordent de l’importance aux apprentissages qu’il réalise à l’extérieur du contexte familial.

Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)
Le 18/09/2024 à 11h54