De longues files d’attente sur les axes à forte circulation, c’est le spectacle désolant qu’offre la banlieue sud de Libreville au Pk12. Il est à peine 7 heures du matin, que déjà travailleurs et élèves se bousculent pour pouvoir prendre un transport collectif à destination du centre-ville. Armelle, une jeune élève, en fait partie. La collégienne est obligée de sortir de chez elle à 6 heures chaque matin, avec la peur d’arriver en retard à son au lycée.
Les taxi bus sont l’une des solutions pour se déplacer à Libreville. La capitale gabonaise avec ses 800.000 habitants fait face à un énorme déficit en matière de transport public.
La Société gabonaise de transport (Sogatra) est l’une des plus anciennes entreprises de transport public. Mais l’essentiel de son parc automobile est en panne en raison des problèmes mécaniques. Sogatra, dispose à ce jour de seulement 38 bus en état de fonctionnement pour les villes de Libreville, Port-Gentil et Franceville. Une offre évidemment insuffisante face à la demande sans cesse croissante.
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À peine une vingtaine de véhicule assure la desserte du Grand Libreville. Sur le terminus de l’église Sainte Marie, Akueté Kossi, supervise le trafic de ce qui reste encore comme moyens roulants de la société.
«Quand les bus arrivent, je note sur une feuille de route les informations sur l’heure d’arrivée et je programme l’heure de départ», explique l’agent d’exploitation de la Société gabonaise de transport (Sogatra).
Mais sur le site de l’entreprise on se croirait dans un cimetière de véhicules. Près d’une quarantaine de bus sont à l’arrêt. Au fil des années, les autorités du pays ont commandé des centaines de nouveaux bus à des sociétés étrangères pour améliorer le confort des passagers.
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Or, l’une des difficultés est la disponibilité des pièces de rechange de bonne qualité sur le marché local nécessaires à la maintenance et la réparation de tous ces engins en arrêt forcé.
Sogatra doit par ailleurs gérer une politique de gratuité du transport public décidée depuis trois ans par le régime précédent.
Par ailleurs, la direction générale ne compte plus que sur la subvention de l’Etat pour répondre à la problématique de l’offre et de la demande.
«Avec 200 bus, la Sogatra pourrait aisément se déployer dans le Grand Libreville et dans l’ensemble des grandes capitales provinciales. Le Gabon, c’est également huit autres provinces. Nous envisageons donc de nous déployer pour mettre à la disposition des populations les moyens de transport», a dit Laurent Skitt Aukenguet, administrateur directeur général de la Société gabonaise de transport.
Le directeur général de la Sogatra rassure donc les usagers sur la détermination du gouvernement de transition à surmonter ces difficultés, assurer le paiement des arriérés de salaire et bientôt, la remise en l’état d’une cinquantaine de bus en cours de réparation.