Depuis quelques jours, ce sont d’interminables files d’attente qui se sont formées dans les différentes stations-service. Les yeux rougis par le manque de sommeil, le visage crispé par la fatigue, Les Guinéen sont en quête du carburant, liquide devenu rare et précieux.
Ce matin, à la T7, Sayon Konaté en témoigne: «Je suis venu ici hier avant 00h. On a passé la nuit ici». A midi, ce conducteur de taxi-moto ne désespère pas de pouvoir mettre un peut fuel dans son engin.
Un peu plus loin, Ibrahima Sylla, lui aussi a passé la nuit sur place et attend toujours d’être servi. «Regardez, il y a plus 200 ou 300 motos. Nous souffrons actuellement. Ce que nous regrettons, ce sont les cinq litres que l’Etat nous donne par jour».
Cette crise énergétique, provoquée par le violent incendie, survenu le 18 décembre 2023 dans un quartier d’affaires de Conakry, a eu une conséquence inattendue: la suspension des cours dans tous les établissements scolaires du pays du 8 au 14 janvier inclus.
Dans un établissement scolaire à Sonfonia, les quelques rares élèves qui ont pu faire le déplacement ont été priés de rentrer chez eux, confie le proviseur de l’école privée Safourata, Yaya Diop «durant les congés de Noël, le gouvernement était obligé de reporter les congés. Maintenant, en attendant de trouver une solution, élèves et enseignants sont à nouveau priés de rester à la maison jusqu’au 14 janvier».
Aujourd’hui, nombreux sont les Guinéens qui pensent que si la crise énergétique persiste, c’est l’ensemble des secteurs qui risquent d’être impactés, et pas seulement l’école. L’état est invité à faire preuve de rigueur et d’ingéniosité.
Pour le rétablissement effectif des différents services, le gouvernement a aussi annoncé avoir finalisé des accords avec la Sierra Leone sur les modalités d’un approvisionnement ininterrompu en carburant.