Les secteurs public, privé et informel sont appelés à suivre le mot d’ordre sur tout le territoire, indique dans un communiqué le Mouvement syndical guinéen, un collectif des principaux syndicats de ce pays d’Afrique de l’Ouest.
L’appel est lancé dans un climat de tension sociale grandissante et en l’absence de gouvernement. La junte qui a pris le pouvoir par la force en septembre 2021 a annoncé lundi contre toute attente la dissolution du gouvernement civil qu’elle avait installé en juillet 2022.
Le Mouvement syndical réclame la libération immédiate et sans condition de Sekou Jamal Pendessa, secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), et la levée des restrictions d’accès à internet en vigueur depuis trois mois. Les revendications portent aussi sur la cherté de la vie et le non-respect d’accords passés en 2023 avec le gouvernement pour la revalorisation des salaires des fonctionnaires ou l’intégration de personnels précaires dans l’Éducation nationale.
Lire aussi : Guinée: «Nous sommes dans une logique de confrontation», les syndicats menacent d’une grève générale le 17 février
En janvier-février 2007, les syndicats avaient orchestré des grèves générales très suivies. La répression de cette contestation historique contre la corruption et l’ingérence du pouvoir dans la justice sous le régime autoritaire du président Lansana Conté avait fait 186 morts selon des ONG.
La contestation est devenue exceptionnelle sous le général Mamadi Doumbouya aujourd’hui à la tête de ce pays pauvre en dépit de ses ressources naturelles. La junte a interdit toute manifestation. Elle a réprimé l’opposition, largement réduite à l’impuissance. La junte a sévi contre un certain nombre de médias.
Elle a consenti sous pression internationale à rendre la place à des civils élus d’ici à fin 2024, le temps, dit-elle, de mener de profondes réformes.