Guinée: «Nous avons le minima», les chercheurs scientifiques à la recherche de financements hypothétiques

Docteur Lamine Diabaté, chercheur guinéen.

Le 22/05/2024 à 09h26

VidéoEn Guinée, les laboratoires de recherches scientifiques sont rares et souvent sous-équipés. Et c’est dans ces conditions pour le moins difficiles, que les chercheurs travaillent sur des problématiques de société.

Sonfonia, deuxième plus grande université de Guinée, abrite le seul laboratoire qui d’anthropologie, le Lasag, laboratoire d’analyse socio-anthropologique de Guinée. Docteur Lamine Diabaté, chercheur, dissèque le fonctionnement de ce laboratoire, «le Lasag s’investit dans la production d’articles et accompagne les institutions dans l’étude des problématiques liées à la santé, à la société. Nos études portent également sur l’épidémiologie. Nous réalisons des études dans tout ce qui concerne la socio-anthropologie».

Sauf que les problèmes auxquels font face les chercheurs guinéens sont nombreux. Une multitude de projets de recherches dort dans les tiroirs du laboratoire faute de financement ou tout simplement d’outils adéquats pour mener à bien les recherches, reconnaît le chercheur Lamine Diabaté, «nous avons le minima. Chacun de nous a un ordinateur, des ordinateurs fixes et un local équipé pour les réunions».

Au-delà des rares travaux des chercheurs guinéens publiés dans des revues scientifiques, se pose la question de leurs ici aller au bout de ses travaux n’est pas tâche facile. Plusieurs défis s’imposent a eux, comme l’a souligné Docteur Lamine Diabaté, «il faut un budget conséquent pour pouvoir produire du savoir».

Et comme si cela ne suffisait pas, courant mai, c’est le premier laboratoire de recherche de l’Université Général Lansa Conté qui a pris feu. Des documents et données essentiels sont partis en fumée.

Keffing Condé, directeur du laboratoire société, démocratie et développement durable confie, «ce matériel devait aider à faciliter les recherches dans le cadre du master en coopération migratoire et développement local».

Aujourd’hui, pour ces chercheurs guinéens, l’ambition c’est de réussir à faire de ce laboratoire une référence sous-régionale. Ces universitaires travaillent en collaboration avec certains centres de recherche au Bénin, en France et au Canada. L’idée est de mutualiser les efforts pour trouver des solutions à de nombreux problèmes qui préoccupent les populations.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 22/05/2024 à 09h26