Guinée: une exploitation agricole ouverte aux étudiants, un rare cas d’école

Une ferme d'élevage de lapins.

Le 26/09/2023 à 10h58

VidéoLe fait est suffisamment rare pour être souligné: une ferme accueille des étudiants qui se spécialisent dans l’élevage. Une initiative personnelle d’un exploitant qui répond au déficit en structures qui leur permettraient de pratiquer sur le terrain ce qu’ils ont appris dans les amphis de l’Institut national d’élevage.

C’est à Maférinya, pas loin de Conakry, que s’est installé il y a près de dix ans, Souradjou Akobi, passionné d’élevage de lapins, la cuniculture.

Dans cette exploitation, celui qui est également géotechnicien de formation ne se contente pas d’élever des lapins, il forme aussi gratuitement de nombreux jeunes étudiants, guinéens et expatriés, de l’Institut national d’élevage de Faranah. Ces derniers trouvent là l’occasion de découvrir les secrets d’une spécialité, la zootechnie, confie le gérant de la ferme, le Béninois Souradjou Akobi.

«C’est une ferme semi-industrielle et vu que je suis aussi géotechnicien qui maîtrise le domaine, j’ai choisi d’accompagner les étudiants de l’institut vétérinaire. J’accueille aussi tous ceux qui désirent se lancer dans l’élevage de lapins. Je leur transmets quelques informations et les soutiens dans leurs stages».

Aujourd’hui, son exploitation est devenue un passage obligatoire pour de nombreux étudiants. Chaque année et pour une durée de quatre ans, il reçoit cinq ou six stagiaires qui mettent à profit leur séjour pour mettre en application l’ensemble des enseignements théoriques reçus à l’institut.

Parfois même, à l’instar de l’étudiant Barry Amadou Sadio, c’est l’occasion de peaufiner les travaux de fin d’études. «C’est nous qui avons pris l’initiative de venir ici, vu que l’année prochaine nous devons être en mesure de maitriser un thème précis comme celui de la cuniculture. Les étudiants qui nous ont précédés nous ont recommandé de passer notre stage dans cette ferme, ce qui nous sera fort utile».

Même impression chez l’étudiant Patrice Koivogui, malgré quelques difficultés liées à l’éloignement de l’endroit, salue l’initiative: «Le passage par cette exploitation nous est profitable, parce que depuis que nous sommes ici, le gestionnaire nous accueille bien et nous inculque des notions de cuniculture dont nous avons besoin dans notre cursus».

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 26/09/2023 à 10h58