«Le nombre de morts est d’environ 88», a déclaré aux journalistes Hussaini Isah, responsable des opérations de l’Agence nationale de gestion des urgences (NEMA) dans l’Etat de Niger. Le précédent bilan établi vendredi matin faisait état de 36 morts.
De son côté, le porte-parole de l’Agence de gestion des urgences (SEMA) Ibrahim Audu Husseini avait déclaré auparavant s’attendre «à ce que le bilan augmente considérablement car il y a des sauveteurs déployés à différents endroits».
Des équipes de sauveteurs continuent de tenter de retrouver des personnes disparues après des pluies torrentielles qui ont emporté mercredi soir des dizaines de maisons dans la ville de Mokwa, provoquant de nombreuses noyades.
Des habitants fouillent également les décombres des bâtiments effondrés dans l’espoir de retrouver des proches portés disparus depuis mercredi soir, a constaté un journaliste de l’AFP.
«Nous avons tout perdu»
A proximité, des enfants déplacés par les intempéries jouent plusieurs minutes à côté d’eaux boueuses. Au même moment, deux corps au sol sont recouverts d’un tissu imprimé et de feuilles de bananier.
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Une femme en pleurs, portant un foulard bordeaux, s’assoit non loin de là.
«Nous avons perdu au moins 15 personnes rien que dans cette maison. La propriété est détruite. Nous avons tout perdu», déclare Mohammed Tanko, un fonctionnaire âgé de 29 ans, en pointant la maison de son enfance.
Danjuma Shaba, un pêcheur de 35 ans, confie avoir passé la nuit dehors, dans un parking. «Je n’ai plus de toit. Ma maison s’est effondrée».
Pays le plus peuplé d’Afrique, le Nigeria, est régulièrement touché par des inondations lors de la saison des pluies, qui s’étend de mai à septembre.
Le changement climatique alimente des phénomènes météorologiques plus extrêmes, selon les scientifiques.
Ravages
Les inondations, généralement causées par de fortes pluies et des infrastructures insuffisantes et en mauvais état, font des ravages chaque année, tuant des centaines de personnes.
Au Nigeria, les inondations sont aggravées par un drainage inadéquat, la construction de maisons dans des zones inondables et le dépôt de déchets dans les circuits d’assainissement.
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En 2024, plus de 1.200 personnes ont été tuées et 1,2 million déplacées dans au moins 31 des 36 Etats du Nigeria, lors de l’une des pires inondations du pays depuis des décennies, selon la SEMA.
En 2022, plus de 500 personnes sont mortes et 1,4 million ont été déplacées lors d’inondations.
Face à la recrudescence des inondations, le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a appelé l’année dernière à un renforcement des moyens alloués aux secours et demandé la mise en place d’alertes «pour atténuer l’impact des catastrophes environnementales».
De leur côté, les services de secours insistent sur la nécessité d’un soutien accru de l’Etat pour faire face à l’ampleur des dégâts et limiter les pertes humaines.