À Nairobi, ville hôte de l’équipe nationale des joueurs locaux participant au Championnat d’Afrique des Nations (CHAN), il suffit de quitter le centre-ville et ses tours miroitantes pour que le décor change radicalement. À Lang’ata, quartier verdoyant de la capitale kényane, les girafes côtoient presque les gratte-ciel.
Dès l’entrée du Giraffe Centre, le ton est donné: on est ici chez elles. Après un passage par la billetterie, 1 500 shillings kényans pour un adulte étranger (soit environ 105 dirhams), on aperçoit déjà, au loin, leurs silhouettes élancées qui se détachent au-dessus des acacias. Le vent transporte une odeur d’herbe fraîche, les rires des enfants se mêlent au claquement discret des sabots sur la terre battue.
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Sur la plateforme en bois, les visiteurs attendent, un petit récipient en forme de coque de noix de coco à la main, rempli de granulés. Les regards se lèvent vers ces géantes au port majestueux.
Créé en 1979 par Jock et Betty Leslie-Melville, le centre avait un objectif clair: sauver la girafe de Rothschild, une sous-espèce alors menacée.
«Le Kenya compte trois types de girafes: la réticulée, la Maasai et la Rothschild. Nous nous consacrons uniquement à cette dernière», explique Victor Kiprop, employé du centre, avec une pointe de fierté dans la voix.
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En 1983, le site ouvre officiellement ses portes au public, offrant à tous la possibilité de mieux connaître ces géantes à la robe claire et aux pattes blanches. «Depuis, les visiteurs peuvent découvrir l’histoire du Giraffe Centre et comprendre les enjeux de conservation», poursuit Victor.
Anas Zabari
Le moment fort arrive quand l’une d’elles s’avance, courbant lentement son long cou vers la plateforme. Sa langue violette, d’une agilité surprenante, vient attraper les granulés directement dans la main tendue d’un visiteur. Certains sursautent, d’autres éclatent de rire. L’interaction est directe, sincère, et laisse rarement indifférent.
Ici, chaque geste compte. Caresser, nourrir ou simplement croiser le regard d’une girafe, c’est participer à sa survie. On repart alors avec bien plus qu’une photo: le souvenir d’un face-à-face avec un animal qui, du haut de ses cinq mètres, nous observe comme pour rappeler que la savane et la ville peuvent, parfois, partager le même horizon.