Les pays de l’Afrique de l’Est sont connus pour leurs paysages à couper le souffle et leur faune emblématique qui font que le safari soit la principale attraction pour touristes séduits par l’immensité des plus prestigieux parcs et réserves du Kenya, de Tanzanie et du Rwanda.
La grande migration des gnous est sans aucun doute le spectacle les plus incroyable de la planète qui se produit tous les ans de juillet à octobre entre le Masai Mara au Kenya et le Serengeti en Tanzanie. Mais, le tourisme au niveau de la région ne se limite pas au seul safari. Pour éviter d’être catalogués mono-produit, les pays de la région n’ont cessé de diversifier leurs offres en exploitant les potentialités de la région (balnéaire, randonnée, culturel…) et d’en créer d’autres, comme le MICE -Meetings, Incentives, Conferencing, Exhibitions (ou réunions, conférences, Congrès et expositions) et le tourisme sportif dans le cas du Rwanda.
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Cette diversification de l’offre s’est traduite, ces dernières années, par la forte croissance de leur secteur touristique. Cette expansion est alimentée par des campagnes de promotion de la destination auprès des principaux pays émetteurs. Les réputations acquises et entretenues grâce à des expériences de voyages uniques ont également eu leur effet.
À la différence des statistiques des pays d’Afrique du Nord, celles de l’Afrique de l’Est (Tanzanie, Kenya et Rwanda) ne tiennent compte que des touristes internationaux. Au sein de ce trio, le ratio recettes/nombre de touristes est globalement plus élevé comparativement aux autres pays du continent, toute proportion gardée.
Tanzanie: la meilleure destination safari 2024
Les touristes viennent surtout pour le safari, mais pas uniquement. En effet, c’est en Tanzanie qu’on trouve le parc le plus riche en animaux d’Afrique, le plus grand lac d’Afrique (lac Victoria), la plus haute montagne du continent, le Kilimandjaro, mais aussi l’une des plus belles plages du continent.
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Le pays compte, avant tout, sur sa nature riche et abondante et sa grande réserve animalière en particulier les «Big Five» (lion, éléphant, rhinocéros, buffle et léopard) que l’on ne trouve pas dans d’autres pays. La Tanzanie a d’ailleurs été choisie meilleure destination au monde pour les safaris en 2024 par «World Travel Awards». Le mont Kilimandjaro, le plus haut sommet d’Afrique, constitue aussi une attraction touristique phare du pays, à côté des plages et des merveilles qu’offre l’archipel des Zanzibar.
Cette distinction ne doit pas occulter le fait que les touristes viennent en Tanzanie surtout pour le safari, une région d’Afrique qui abrite le parc national du Serengeti, le cratère du Ngorongoro, les gorges d’Olduvai, le parc du Kilimandjaro et le parc national d’Arusha… des sites qui permettent aux visiteurs de rencontrer une faunes exceptionnelle. Le Ngorongoro, ancien volcan, est considéré comme le plus grand cratère non submergé au monde et abrite la plus grande concentration de populations de gros félins d’Afrique, avec plus de 25.000 lions, léopards et de mammifères comme les buffles et les éléphants.
Quant au lac Victoria, deuxième plus grand lac d’eau douce au monde, il permet aux touristes de plonger dans un monde spectaculaire peuplé de 650 espèces animales différentes et qui constitue un véritable paradis pour oiseaux.
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En plus de séduire par ses vues et ses paysages spectaculaires, les touristes visitent la Tanzanie pour admirer le majestueux Kilimandjaro, la montagne la plus haute d’Afrique où de nombreux sportifs viennent pour escalader les trois sommets: le Shira (3.962 m), le Kibo (Mawenzi (5.149 m) et le Kibo dont le pic Uhuru culmine à 5.892 mètres d’altitude. De nombreux sentiers de randonnées s’offrent aux touristes dont celui menant jusqu’à la cascade de Materuni. Le voyageur peut aussi découvrir les plantations de café et se détendre dans les sources chaudes de Kikuletwa.
Par ailleurs, la Tanzanie est aussi une destination balnéaire prisée. Outre ses côtes de sable blanc, l’ile de Zanzibar offre des vacances de rêve. Les mateurs de plongée sous-marine peuvent s’y adonner au niveau de l’ile de Pemba où ils peuvent admirer de magnifiques coraux et de nombreux poissons.
La Tanzanie dispose donc d’une offre touristique diversifiées, faisant du pays l’une des premières destinations d’Afrique subsaharienne. Toutefois, le pays est loin de tirer profit de ses potentialités touristiques énormes, comme en atteste le nombre relativement faible de visiteurs accueillis annuellement, même si ce nombre est sur une tendance ascendante.
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La Tanzanie a accueilli, durant les neuf premiers mois de l’année, deux millions de touristes internationaux, selon la Banque de Tanzanie (BoT). Les touristes viennent principalement des pays africains (Kenya, Burundi, RDC…), des Ètats-Unis et des pays européens (France, Allemagne, Royaume-Uni…). Ces touristes ont généré un revenu sans précédent de 3,5 milliards de dollars américains. À titre de comparaison, pour toute l’année 2023, le secteur avait généré 3,37 milliards de dollars de revenus pour 1,8 million de touristes (+24,3% par rapport à 2022), devenant la première source de devises du pays, devant les exportations d’or (3 milliards de dollars).
La dépense moyenne par touriste (recette/touriste) en Tanzanie est élevée par rapport aux autres pays africains attirant un nombre plus élevé de visiteurs comme le Maroc, l’Egypte, l’Afrique du Sud et la Tunisie. Le ratio s’est établi à 1.750 dollars les neuf premiers mois de l’année et 1.872 dollars en 2023. Ce qui en fait la dépense moyenne par touriste le plus élevée au niveau du continent. À titre de comparaison, le Maroc qui caracole en tête des arrivées de touristes au niveau africain avec 14,6 millions d’arrivées à fin octobre pour 9,7 milliards de dollars de recettes, se retrouve avec un ratio recette/touriste de 664 dollars. En Egypte, à fin août, ce ratio était de 825 dollars et seulement 240 dollars pour la Tunisie.
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La Tanzanie compte augmenter le nombre de touristes à cinq millions par an à partir de 2025 et générer des recettes de l’ordre de six milliards de dollars. Le tourisme représente actuellement 17,2% du Produit intérieur brut (PIB) et même 29% du PIB de Zanzibar. Globalement, le secteur contribue à hauteur de 25% au PIB du pays et constitue une source de devises et reste le 3e plus gros pourvoyeur d’emploi.
Kenya: un pays sans visa pour les ressortissants du monde
Le pays compte de nombreux parcs nationaux et de réserves dont Masai Mara, Amboseli, Tsavo… Ces sites permettent aux visiteurs d’observer de nombreux animaux dont les fameux Big Five à seulement quelques mètres de distance. C’est d’ailleurs la grande migration annuelle des gnous dans la Masaï Mara, un spectacle mondial, qui attire des milliers de visiteurs, qui a contribué à populariser le safari au Kenya.
Mais il n’y a pas que le safari au Kenya. Le tourisme balnéaire est aussi développé grâce aux plages immaculées, aux récifs coralliens et aux sites historiques comme l’île de Lamu, véritable paradis pour les amoureux de la plage et des sports nautiques. La côte sud du Kenya est aussi le must absolu avec ses plages de rêve, des eaux turquoises offrant la possibilité d’explorer le monde sous-marin. La destination offre une variée d’activités de plein air, synonymes de vacances inoubliables. Les plages de Diani Beach offrent des moments de détente sur du sable blanc et profiter d’un environnement pittoresque en jouant au golf ou en faisant du parachutisme.
Le pays est aussi une destination de tourisme d’aventures avec des activités telles que la randonnée, l’alpinisme…. Le mont Kenya, second sommet le plus haut d’Afrique après le Kilimandjaro, qui s’élève majestueusement à 5.199 mètres, est particulièrement recommandé. C’est aussi une destination très prisée des alpinistes. Pour les ornithologues amateurs, le lac Naivasha est est une excellent adresse. Outre les nombreuses espèces d’oiseaux, le lac est un lieu de concentration d’hippopotames, de zèbres, d’antilopes de girafes, de gnous…
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En 2023, le Kenya a enregistré 1,96 million d’arrivées, contre 1,48 million en 2022, soit une 32,43%. Cette année, les touristes ont généré des revenus d’environ 2,4 milliards d’euros, en hausse de 31,5%, selon le ministère kényan du Tourisme, soit un ratio recette/touriste de 1.224 dollars. En 2023, les États-Unis ont été le premier marché émetteur avec 265.310 visiteurs, devant l’Ouganda (201.623 ), la Tanzanie (157.818), le Royaume-Uni (156.700)…
Pour l’année en cours, dans le cadre de la New Tourism Strategy for Kenya 2021-2025, le pays devrait recevoir 2,2 millions de visiteurs étrangers et dépasser le volume de 2,05 millions enregistrés en 2019 pour 1,3 milliard de dollars de recettes.
Toutefois, conscient des potentialités touristiques et le nombre relativement faible de touristes accueillis annuellement, le pays a lancé en 2023 une stratégie ambitieuse avec l’objectif d’attirer 10 millions de touristes à l’horizon 2027 et encaisser 7,9 milliards de dollars de recettes en 2029.
La grande migration des millions de gnous, zèbres, gazelles et autres prédateurs du parc national du Serengeti en Tanzanie à la réserve nationale de Maasai Mara au Kenya constitue la plus grande attraction touristique d'animaux vivants au monde.. DR
Dans ce cadre, le Kenya a introduit l’Autorisation de voyage électronique (ETA Kenya) qui s’obtient en remplissant une demande en ligne. Selon Julius Bitok, secrétaire principal du département d’Etat pour l’immigration du Kenya, l’ETA pourrait augmenter de 50% les arrivées internationales au Kenya.Pour y parvenir, le Kenya compte promouvoir d’autres secteurs touristiques dont la cuisine, le sport. Au Kenya, le tourisme pèse autour de 10% du PIB et constitue la troisième source de devises après les transferts de la diaspora et les exportations agricoles.
Rwanda: la promotion par le sport
Le tourisme constitue l’un des secteurs les plus dynamiques de l’économie rwandaise et affiche une forte croissance depuis le début des années 2000. Entre 2013 et 2018, le secteur a affiché un taux de croissance annuel moyen de 25%.
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Le Rwanda est aujourd’hui une destination touristique hors du commun qu’on peut visiter en quelques jours et y admirer gorilles des montagnes, big five safari, plantations de thé et passer quelques jours de farnienté au bord du lac Kivu. Au cœur d’une nature exubérante faite de collines, l’on est loin du tourisme de masse. L’atout principal de pays sans littoral est qu’il offre de nombreux produits touristiques qu’un visiteur peut explorer en une semaine. Les autorités ont massivement investi dans la diversification et l’élargissement de l’offre touristique du pays.
D’abord, la beauté naturelle du pays des mille collines est un atout indéniable. La géographie, avec la cascade de collines et le lac Kivu couvrant une superficie de 2.700 km2 constituent à eux seuls des atouts majeurs. Ensuite, le pays compte sur une flore et surtout une faune diversifiée avec notamment l’espèce qui fait aujourd’hui la réputation du pays: les gorilles des montagnes. C’est la principale attraction touristique du Rwanda et qui rapporte d’importantes recettes.
Ces animaux en extinction sont une espèce protégée qu’il est encore possible de voir évoluer dans leur milieu naturel au cœur du parc national des Virungas. La fréquentation du parc est régulée par un permis très convoité et très cher. Il faut demander un «permis gorille» pour lequel il faut débourser 1.500 dollars par personnes. Seulement 80 touristes par jour au maximum sont autorisés afin de limiter l’impact humain sur une espère fragile. Le pays en tire aujourd’hui la moitié de ses revenus issus du tourisme.
Le pays abrite aussi le plus grand parc naturel du monde pour hippopotames, avec plus de 20.000 individus vivant en liberté, et le Parc national d’Akagera qui s’étend sur 1.122 km2 et qui compte des lions, des hyppopotames, des éléphants, des buffles, des girafes, des singes, des léopards, des hyènes, des servals, des oiseaux de savane… qui constituent une aubaine pour les adeptes de safari et qui offre des sites d’hébergement allant de lodges de safari et de campements sous tente, à des sites d’hébergement haut de de gamme.
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Ne disposant d’ouverture sur la mer, le Rwanda a misé sur le tourisme MICE -Meetings, Incentives, Conferencing, Exhibitions (ou réunions, conférences, Congrès et expositions) qui se différencie du tourisme de loisirs par son besoin en infrastructures et en services de haut niveau et sa clientèle exigeante. A ce titre, toute une infrastructure dédiée a été construite dans la capitale Kigali qui a permis au pays de se positionner comme une destination africaine phare du MICE.
Le pays s’est positionné en tant que centre régional et international de conférences. Le tourisme d’affaires a généré 95 millions de dollars de recettes en 2023 en accueillant 160 réunions et évènements internationaux majeurs, attirant plus de 65.000 participants venus du monde entier.
Dans le sillage de cette forte croissance, le secteur a attiré de nombreux investissements hôteliers et de grandes marques hôtelières internationales se sont installées dans le pays dont Marriot Hotels & Resorts, Radisson Blu, Sheraton and Resorts, Golden Tulip Hotels…
Par ailleurs, ce positionnement est soutenu par la politique de simplification des procédures d’entrée dans le pays avec la suppression des visas d’entrée pour tout citoyen africain, la mise en place du visa en ligne pour les ressortissants des autres pays et d’un visa unique pour les résidents de la Communauté d’Afrique de l’Est.
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Par ailleurs, pour placer le pays au centre de la carte du monde touristique, l’agence gouvernementale Rwanda Development Board est chargée depuis 2009 de la promotion du pays à l’étranger. Ainsi, le pays a signé avec trois grands clubs européens -Arsenal, Paris Saint-Germain et Bayern Munich- pour promouvoir la destination Rwanda.
Toutes ces actions ont contribué au dynamisme du secteur touristique rwandais dont le nombre de visiteurs est passé de 521.000 en 2021 à 1,4 million en 2023, un chiffre encore loin des 1,7 million de visiteurs accueillis par ce petit pays de 12 millions d’habitants en 2019, avant le Covid-19.
Parallèlement, les recettes touristiques continuent de croitre passant de 338 millions de dollars en 2015 à 620 millions de dollars en 2023 (recette/touriste de 443 dollars). Pour 2025, le pays table sur 800 millions de dollars de recettes touristiques et compte atteindre le milliard de dollars en 2029. Le tourisme constitue la principale source de devises du Rwanda.
Le tourisme représente près de 10% du PIB et le pays consacre 10% du budget aux activités touristiques dont notamment la formation de 30.000 jeunes dans les activités du secteur du tourisme et de l’hôtellerie. A l’horizon 2030, le secteur du tourisme devrait créer environ 151.000 emplois.
Globalement, ces trois destinations d’Afrique de l’Est sont des destinations touristiques majeures en Afrique subsaharienne. Toutefois, les pays de la région sont loin d’avoir exploiter toutes leurs potentialités. Ces pays pourraient accueillir davantage de touristes dans les années à venir et affichent tous ces ambitions. Pour cela, ils doivent agir sur un certain nombre de variables dont particulièrement l’amélioration des dessertes aériennes au niveau de la région. C’est l’un des principaux obstacles au développement touristique de la région.
