A Bonfi, quartier de Conakry d’où sont partis, le 4 mai, ces jeunes guinéens décédés en mer, c’est la consternation. Un choc pour les proches de ces 28 candidats à l’immigration clandestine, tous décédés quand leur embarcation a chaviré au large des côtes sénégalaises.
Dako Camara, porte-parole des familles endeuillées, témoigne de leur douleur «Bonfi est en deuil. Le cœur de la Guinée saigne. Parce que ceux qui sont sont partis sont des victimes de la Guinée. De dignes fils du pays, la relève de la Guinée, sont partis, tous des jeunes. Ils ont laissé leurs parents derrière eux. C’est triste».
Aujourd’hui, ces parents sont inconsolables. Hadjama Mariame Soumah Sylla a perdu deux fils. «J’ai perdu mes deux garçons. Deux amis inséparables. J’ai l’impression de leur avoir donné naissance le même jour. Et les voilà parti le même jour».
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Après ce choc, des responsables du quartier ont pris quelques mesure pour soulager les familles endeuillées. «Notre première démarche a été de faire savoir aux familles endeuillées que ce qui leur est arrivé affecte toute la Guinée. C’est Dieu qui a voulu ainsi. On laisse à l’autorité guinéenne le soin de gérer cette situation».
Finalement, Sur les 36 personnes à bord de la pirogue, seulement 8 ont eu la vie sauve, révèle le chef de quartier de Bonfi. Le gouvernement déplore une grande perte pour la nation. «Je déplore une nouvelle grande perte pour notre nation. Le naufrage à bord d’embarcation de fortune en destination de l’Europe est une situation regrettable qui nous retire des bras valides et des cerveaux à la fleur de l’âge. Je réitère à notre jeunesse, que l’avenir n’est pas compromis en Guinée» a écrit sur les réseaux sociaux le Premier ministre Bah Oury.
Ce drame rappelle une fois de plus les dangers que représente l’immigration clandestine via la mer. Chaque année, ce sont plusieurs centaines de jeunes d’Afrique de l’Ouest qui meurent noyés en tentant de rejoindre les Iles Canaris.