«Les Gabonais d’abord, pour les autres, on verra après»: le métier de chauffeur de taxi en route vers la préférence nationale

le gouvernement a lancé le programme Un jeune, un taxi.

Le 21/09/2024 à 10h24

VidéoLe gouvernement de transition a décidé de favoriser les Gabonais dans un secteur de transport urbain majoritairement tenu par des expatriés. Mais les préalables conditionnent la mise en place du projet de nouvelles autorités de Libreville.

L’exercice de la profession de taximan au Gabon s’appuie sur une législation qui n’a jamais été appliquée. Désormais, il faudra être âgé de 21 ans au moins et de 60 ans au plus, être titulaire d’un permis de conduire des catégories B et D en cours de validité, avoir satisfait aux tests d’aptitude à la conduite de taxi et disposer d’une carte de conducteur de taxi délivrée par le ministère des Transports.

Le texte repris accorde la priorité aux nationaux pour être chauffeur de taxi. De quoi réjouir plus d’un, comme Armel Ndoutoume, «les autorités ont eu l’ingénieuse idée de privilégier les Gabonais dans le métier de chauffeur de taxis», dit-il.

Afin d’atteindre les objectifs visés, plusieurs projets ont déjà été initiés par les autorités. En témoigne, la récente acquisition de 417 véhicules à usage de taxi pour matérialiser le projet dénommé «Un jeune un taxi». De plus, le général président Brice Clotaire Oligui Nguema envisage pour les prochaines années une implication plus massive des jeunes dans le secteur.

A ce titre, depuis le 30 juillet dernier le ministère des Transports a ouvert les inscriptions pour les tests d’aptitude à la profession de chauffeur de taxi dans le Grand Libreville. Cette mesure vise à réguler une activité au centre de l’anarchie sur les routes de la capitale gabonaise.

Le Pôle National de promotion de l’emploi (PNPE) et la Société gabonaise de transport (SOGATRA) mettent en synergie leur expertise technique pour garantir le succès de ce projet gouvernemental à travers la formation des candidats au métier de transporteur urbain et suburbain dans les principales villes du pays. «Pour que ces taxis soient conduits par des Gabonais, il faudrait qu’ils soient formés...Ici à SOGATRA , nous sommes des formateurs aguerris. En tant que vitrine d’un pays, le taximen doit connaitre la ville, maîtriser le code de la route et avoir une certaine éthique. Sinon la plupart des accidents que nous enregistrons sur nos routes sont dues à l’amateurisme de plusieurs conducteurs de taxi qui le deviennent du jour au lendemain sans formation initiale», a déploré Saturnin Ebienga, formateur auto à SOGATRA.

L’incivisme de plusieurs transporteurs urbains et suburbains fait partie des motivations du Comité de transition et de la restauration des institutions (CTRI). Le concept au cœur du projet gouvernemental s’appuie également sur la collaboration des partenaires sociaux, notamment la fédération gabonaise des transports des syndicats des transporteurs et assimilés.

À ce jour, la FEGASTRA, a déjà enregistré plus de 10.000 candidats intéressés par la formation à la conduite de taxi. Cette collecte de données se poursuit. «À partir de là nous devons avoir des statistiques parce que nous n’en avons pas. La maîtrise des statistiques passe par la formation. Le permis ne fait pas du conducteur un professionnel du métier. Or, à travers cette formation le ministère des Transports va produire des cartes attestant de l’aptitude du bénéficiaire. Nos recensons d’abord le nombre de gabonais qui exercent dans le transport. À partir de là, les autorités verront si oui ou non il faut accorder un ratio à accorder aux communautés amies», a déclaré Albert Bernard Bongo Essono, président de la FEGASTRA.

Les formations à la conduite de taxi sont ouvertes au siège du Pôle national pour la promotion de l’emploi (PNPE) à Libreville, les autorités de transition se donnent 5 ans pour atteindre leur objectif «Un Gabonais, un taxi».

Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)
Le 21/09/2024 à 10h24