Fine Azogoua est une ancienne athlète gabonaise qui a pris sa retraite internationale. Dès que possible, elle prend rendez-vous chez son médecin pour des contrôles de routine. «C’est utile parce je ne sais pas que je suis malade alors que je traîne des infections qui ne se manifestent pas. Pour éviter toute surprise j’anticipe en faisant le bilan de santé», déclare la sportive de 40 ans.
Ils sont cependant rares au Gabon, ceux comme Fine, qui seraient prêts à se rendre chez le médecin même si en apparence tout va bien. La plupart des personnes ne vont à l’hôpital que lorsqu’elles se sentent mal ou tombent bien malades.
Entre autres raisons, la hantise de voir éclater une vérité cachée ou l’angoisse d’une indiscrétion médicale. Juste Angélo travaille au centre hospitalier universitaire de Libreville. Il bat en brèche la violation du secret médical par le personnel soignant.
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«La pathologie de tout un chacun est tenue secrète. C’est dans le dossier qu’on ne peut se permettre de la divulguer. Seules personnes les personnes habilités ont le droit de connaître de quoi souffre le patient, comme la famille», affirme l’infirmier major du CHU de Libreville.
Le bilan de santé est-il nécessaire? Oui, à condition qu’un médecin le prescrive sur la base d’un examen préalable mais l’interprète par la suite. C’est ce que confirme Dr Guigui Chancia qui exerce dans l’une des plus importantes structures hospitalières de Libreville.
À peine sortie d’une longue séance de consultations, elle nous explique les bonnes attitudes à adopter et celles à proscrire pour s’assurer d’une meilleure santé. «Il y a certaines personnes qui vont dans les pharmacies prendre la tension, c’est une bonne attitude à saluer. Car parfois la tension est asymptomatique. Plusieurs pathologies sont asymptomatiques. Donc, il faut venir à l’hôpital ne serait-ce qu’une fois l’année pour faire son bilan. En revanche, il faut éviter l’automédication», conseille le médecin généraliste.
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Toutefois, selon les médecins, un bilan de santé normal peut ne pas révéler une lésion très discrète ou débutante. Et les consultants anxieux continueront de s’inquiéter de la moindre anomalie, tandis que les optimistes seront rassurés… et feront fi des conseils du médecin.