Chantiers routiers à Libreville: sous la pression des autorités militaires, les entreprises à pied d’œuvre

Chantiers routiers à Libreville, Gabon.

Le 29/10/2023 à 16h34

Sur ordre du président du Comité pour la transition et la restauration des institutions, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, Libreville renoue avec les grands chantiers routiers, qui avaient été laissés à l’abandon. Les engins et les techniciens de diverses entreprises de BTP visibles sur les sites retenus suscitent un regain de fierté, un signe d’espoir pour mettre fin à une longue période de pénitence sur les routes délabrées de la capitale.

Les sociétés présentes sur le terrain sont celles ayant déjà perçu de l’argent pour l’exécution des marchés publics. Elles sont donc sommées de les achever. «Et quand l’instruction vient des militaires, les portes de la prison ne sont jamais loin», souligne un observateur de la vie politique du Gabon.

Une véritable course contre la montre a donc lieu depuis quelques jours à Libreville. Les sociétés n’ont presque plus de repos. Celle chargée de réhabiliter les voies d’accès aux quartiers Bel Air et Diba-Diba, dans le 1er arrondissement de Libreville, avait, à la demande des autorités, moins de deux semaines pour remplir son cahier des charges.

«C’était très pénible parce qu’on travaillait d’arrache-pied. On terminait parfois le travail à 2 heures pour le reprendre à 4 heures 30 minutes. Parce que le délai que le président de la République avait donné était très court», explique Willy Bernard, chef de l’un des chantiers routiers de la ville.

«Quant aux routes qui ont été financées et qui ne sont pas faites, les responsables iront en prison», avait d’ores et déjà prévenu le général Brice Clotaire Oligui Nguéma.

Avec la livraison prochaine de l’axe reliant Bel Air et Diba-Diba, c’est presque la fin du calvaire pour nombre d’usagers, dont les élèves des différents établissements scolaires de ce secteur de la ville jadis enclavé. «Il y avait souvent des inondations. Nous étions souvent bloqués. (...) On se plaignait souvent auprès des chauffeurs en leur disant de conduire doucement», se souvient la jeune Laïka.

Désormais réhabilitée, cette route d’environ une dizaine de kilomètres redevient praticable pour les automobilistes. «Je suis vraiment content du travail qui a été fait. Pour venir ici, on demandait 1.500 ou 2.000 francs CFA au client, tellement la route était mauvaise», déclare Abubakar, taximan.

On rappelle que plusieurs milliards ont été décaissés par l’État et ses partenaires pour la réalisation de ces travaux à travers le pays, dont certains ne sont pas encore livrés. Parmi ces projets figurent la réalisation des infrastructures routières en lien avec la Transgabonaise et l’aménagement des voiries urbaines, ainsi que la réhabilitation des structures sanitaires, le renforcement des plateaux techniques de certains hôpitaux et le déploiement des pharmacies dans le pays.

Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)
Le 29/10/2023 à 16h34