Glen et Nguema, sont deux adolescents inscrits en première année au département d’histoire et archéologie de l’Université Omar Bongo de Libreville (UOB). Dans leur cas, on pourrait assimiler cette destination de l’UOB à une escale visiblement «forcée». Car ces jeunes, comme tant d’autres sur le campus, sont hantés par le fantasme migratoire, et bien souvent sur les conseils de leur parent. «J’y ai pensé avec ma mère. Mais il me fallait une moyenne de 12 au baccalauréat. Malheureusement je n’ai pas atteint cette moyenne et je suis venu m’inscrire ici à l’UOB», confie Nguema, jeune étudiant.
À l’UOB, les problèmes s’accumulent: rues défoncées, bâtiment vétuste et trop exigu pour les 40.000 étudiants. Dans ce contexte, l’exode des cerveaux devient une triste réalité. Si l’exode fait recette, estiment les étudiants gabonais, c’est en partie grâce au modèle de réussite scolaire et sociale que représentent les enseignants sortis des universités et grandes écoles des pays étrangers. Glen est déterminé à poursuivre ses études hors du Gabon «Ce qui m’a motivé, ce sont les témoignages des enseignants qui disent qu’ils y ont été bien formés. Il y a aussi mon ressenti personnel. Je pourrai toujours partir après le master», dit-il.
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Rêver d’apprendre à l’étranger, lorsqu’on étudie au Gabon est cependant pour certains une vraie fausse idée. C’est le cas de Yan en Licence 3 en Lettres modernes. «C’est vrai qu’il y a beaucoup de rumeurs qui circulent dans les quartiers faisant croire qu’il n’y a pas rigueur dans l’enseignement à l’UOB. Je n’accorde aucin crédits à ces rumeurs... Il faut venir sur place vérifier et travailler car les difficultés existent partout même dans les universités en Europe», soutient-il.
Parmi les destinations les plus convoitées au Gabon, ce sont les pays asiatiques, européens et ou même africains, notamment les ceux du Nord. Herbert est chargé de cours au département deS sciences politiques à l’Université Omar Bongo. Il a une triple expérience des études à l’étranger. «J’apprenais à l’université publique du Mali, en faculté où il y avait à près de 10.000 en 1ère année, divisés en plusieurs sous groupes. Pour avoir une place il fallait se lever très tôt. Ce n’était vraiment pas une expérience positive. A l’université Sahel à Dakar, un établissement privé avec des infrastructures au top. Sauf que n’ayant pas de bourse pour mon master 2, ce sont mes parents qui supportaient toutes les charges. Mais en Corée du Sud ou j’ai fait mon doctorat, je vous assure que leurs universités n’ont rien de comparables avec ce que nous avons ici. Tout est mis en œuvre pour l’étudiant réussisse», assure-t-il.
Quand ils choisissent un pays développé, les étudiants du continent peuvent aussi compter sur une meilleure reconnaissance internationale de leur diplôme, ce que ne garantissent pas toujours les titres africains. Pour conserver les meilleurs élèves, de plus en plus de formations du continent proposent cependant un double diplôme avec une école européenne ou américaine.