C’est dans une quasi indifférence que l’opinion publique nationale a accueilli l’annonce de la levée des sanctions imposées au Niger par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) décidées au lendemain du coup d’Etat du 26 juillet 2023. «Ils ont été contraints par les contingences, la situation socio-économique et sécuritaire de la sous-région est très dégradée, voire critique», précise Boubacar Issoufou Kado, expert et consultant en finances publiques.
Ce rétropédalage de l’instance communautaire est insignifiant estiment les citoyens nigériens. «Pour nous, c’est un non-évènement. Le Niger reste et demeure dans le bloc de l’Alliance des Etats du Sahel. En aucun cas, on ne peut nous charmer avec une déclaration politique», déclare Ibrahim Habou.
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Dans le monde intellectuel nigérien, cette levée des sanctions de la Cedeao, dans un contexte de l’avènement de l‘Alliance des Etats du Sahel, rappelle la célèbre phrase «Je t’aime, moi non plus».
«Sept mois, ce n’est pas sept jours, et le pays s’est montré résilient. Ensuite, leur population est en train de souffrir. En outre, la communauté internationale condamne tous azimuts cette décision», indique Salissou Saadou, consultant et analyste des relations diplomatiques et stratégiques.
L’opinion publique semble méfiante vis-à-vis de cette annonce de levée de sanctions et rappelle une autre célèbre phrase de Nelson Mandela: «Quand tu t’es battu fort pour te remettre debout, ne retourne jamais vers ceux qui t’ont mis à terre», pour dire combien l’opinion publique pense que pour le Niger, la page de la Cedeao est définitivement tournée en faveur de l’Alliance des Etats du Sahel.