Libreville: les salles de sport, véritables fabriques de muscles

La musculation, la nouvelle passion des ados de Libreville.

Le 08/06/2024 à 17h06

VidéoTapis de course, vélo elliptique ou soulevé d’haltères: quelques sportifs transpirent. Il y a des initiés mais aussi quelques nouvelles têtes. En ce début des grandes vacances, de nombreux Librevillois se ruent vers les salles de sport.

Perdre du poids ou se tonifier, c’est souvent l’objectif des habitués ou de nouveaux arrivants en salle. Selon le coach Amadou, la barre de traction est un passage obligé pour tous les candidats aux différents exercices sportifs. «On commence toujours par la barre de traction. C’est pour réveiller les muscles au niveau du dos. Parce que si tu passes outre, le prochain exercice peut te provoquer des déchirures musculaires...», explique-t-il

Dans cette salle de musculation de Libreville, dégarnie en début d’après-midi, Ndong, est parvenu à développer un physique impressionnant. «115 kilos, 1,75 mètre.» C’est bien la preuve que la quête de muscles peut devenir une véritable ascèse. Plus qu’une recherche esthétique, c’est aussi une volonté de contrôle et de performance. «C’est esthétique et c’est joli. Quand vous voulez être actif pendant longtemps, vous êtes obligé d’être dans le sport», confie-t-il.

À Libreville, le sport en salle tend à devenir une pratique des masses populaires, comme aisées. Avec chacune ses filtres en fonction du corps que l’on veut afficher. Eliane Bouendja, enseignante, s’offre en moyenne deux séances d’exercice physique par semaine. «Je commence par des exercices de cardio et je termine par la muscu pour être en bonne santé. Lorsqu’on avance en âge, il faut prendre des précautions», affirme-t-elle.

Jean Paul, est un inconditionnel de sport en raison des contraintes professionnelles, il s’imagine plus une semaine sans se mettre sur un banc à limbaires. «Dans mes activités, je suis appelé à rester longtemps assis. Faire de la musculation est très important pour la vie. C’est beaucoup plus pour la forme physique», dit-il

Sculpter son corps ou prendre soin de soi est donc une préoccupation grandissante chez les adeptes de la musculation. «Le corps c’est mécanique! Vous savez si vous ne prenez pas soin de votre corps au bout de 40-45 ans, il va vous lâcher... Je suis ancien footballeur mais il ne nourrit pas son homme ici. Donc en tant qu’ancien sportif quand j’ai du temps je viens en salle travailler avec Yves», déclare-t-il.

Dans celle salle gérée par Yves, plus d’une cinquantaine de machines sont à la disposition des clients et à bas prix. Le concept est révolutionnaire et adossé sur une bonne hygiène de vie «Pour maintenir son équilibre physique en matière de sport , il faudrait déjà jouir d’une bonne santé. Généralement il y ‘en a qui viennent avec pleins de soucis dans le corps. Dans ce cas, on exige d’eux un certificat médical pour savoir ce dont ils ont vraiment besoin. Pour les plus jeunes c’est souvent le renforcement musculaire. Qui dit renforcement musculaire dit respect du poids du corps sans forcément toucher au matériel de muscu», détaille-t-il

Dans un monde incertain, où le sentiment de dépossession peut être puissant, pour les coachs sportifs comme Yves, le travail sur le corps permet de reprendre la main, de planifier un projet à soi et pour soi. Vue sous cet angle, «la fabrique du muscle» a de beaux jours devant elle.

Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)
Le 08/06/2024 à 17h06