C’est désormais officiel. A partir du 1er juillet 2024, toutes les pharmacies au Cameroun ne devront valider que des ordonnances délivrées par des médecins reconnus par l’Ordre National des Pharmaciens du Cameroun (ONMC). Selon ce dernier, 25% des médicaments vendus au Cameroun proviennent des circuits d’approvisionnement illicites communément appelés «médicaments de la rue. Près de 40% des médicaments de la rue proviennent de la contrebande».
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Cette nouvelle mesure arrêtée de commun accord entre le président de l’ONMC et le ministre de la Santé publique au cours d’une concertation tenue le 6 mai à Yaoundé, marque un tournant décisif dans la réforme du système de santé dans le pays.
A en croire l’Ordre National des Médecins, il est tout en premier lieu question s’assurer que chaque médicament délivré en pharmacie provient d’une prescription authentique. Ce qui permettrait ainsi de suivre l’ensemble du processus de soin et de responsabiliser les professionnels de la santé. Ensuite, lutter contre l’exercice illégal de la médecine tout en protégeant les patients contre les dangers des prescriptions non autorisées. Et en fin, améliorer la qualité des soins dans toutes les établissements sanitaires du pays.
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Chaque ordonnance médicale devra comporter la dénomination de l’établissement sanitaire, l’identité complète du médecin prescripteur, l’indication de la spécialité médicale du praticien, les coordonnées complètes du lieu de la consultation et le cachet nominatif ajouté au numéro d’inscription à l’ONMC.
Auprès des citoyens, cette nouvelle mesure est diversement appréciée. La majorité des Camerounais estiment que le ministère de la santé publique et l’ONMC sont allés très vite en besogne. Pour eux, le gouvernement devrait tout d’abord améliorer l’offre en augmentant le nombre de médecins dans les officines publiques, puisque le nombre actuel des médecins est largement en deçà des attentes des populations.
Nombreux citoyens pensent également que par cette mesure, les pouvoirs publics viennent de donner le feu vert au commerce de médicamente dans les rues, une activité pourtant combattue par toutes les forces vives du pays. «Tout délit, étalage ou distribution des médicaments est interdit sur la voie publique, dans les foires et les marchés à toute personne même titulaire du diplôme de pharmacien», avait averti, en 2019, le ministère de la Santé vu les dangers que représentent ces médicaments vendus de manière informelle. .