C’est un coup dur pour la culture et la société malienne avec l’arrestation de trois icônes de la musique par la justice, le mardi 22 juillet 2025. Les chanteuses Babani Koné, Mariam Ba Lagaré et Binguini Bakhaga ont été placées sous mandat de dépôt, par le procureur du pôle anti-cybercriminalité, après des échanges d’insultes en ligne.
Accusées d’atteinte aux mœurs et d’injures réciproques, elles attendent qu’elles soient jugées le 4 septembre prochain.
Cette affaire traduit l’effort des autorités pour réguler les contenus mis en ligne et publiés par les médias en particulier en ce qui concerne le respect des valeurs morales et la lutte contre les injures publiques. Les autorités ont surtout en ligne de mire les personnalités publiques.
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Habitant Bamako, Seidinaly Soumbonou estime que «c’est une très bonne chose parce que nous sommes dans un Etat de droit et on doit respecter les textes en vigueur. Si on ne respecte pas les textes de loi, ça va être de l’anarchie». Il poursuit en disant que «les réseaux sociaux ne doivent être utilisés pour se quereller, c’est un espace public dédié au travail, à l’éducation».
Pour sa part, Didé Sow également habitant la capitale malienne, juge que «ces trois grandes cantatrices sont suivies par des centaines de milliers de personnes sur les réseaux sociaux et ont donc une grande influence. À ce titre, on ne peut tolérer des propos grossiers de leur part, surtout dans un contexte marqué par la montée de la cybercriminalité. Leur situation actuelle servira, espérons-le, d’exemple à ceux qui pourraient être tentés de suivre le même chemin».
De son côté, Awa Sanogo estime «qu’un artiste a pour mission d’éveiller les consciences à travers ses œuvres. Malheureusement, ces chanteuses ont choisi une voie contraire, qui ne fait qu’encourager la dépravation de nos mœurs». Pour elle, «des artistes comme Djènèba Seck ne se sont jamais abaissées à tenir des propos injurieux. La loi est la même pour tous, nul n’est au-dessus de la loi. Les laisser continuer dans cette direction reviendrait à transmettre de mauvais exemples à la jeune génération a-t-elle conclut».
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Enfin, Bourama Coulibaly «salut donc les actions entreprises par la justice. D’après les informations dont je dispose, les artistes avaient été mises en garde, mais ont persisté. J’invite les fans qui s’indignent ou polémiquent autour de cette affaire de comprendre que tous les Maliens sont égaux devant la loi. Nous espérons tout de même une issue apaisée à cette situation».