«Je vis depuis dix ans au Cameroun, mais je me sens comme si j’étais dans mon pays», témoigne ce Centrafricain rencontré au quartier Domayo à Maroua, capitale de la région de l’Extrême-Nord-Cameroun. Fabrice Namkoisse s’est installé dans cette ville où il exerce avec dévouement son métier d’esthéticien. Il procure en effet du bien-être à ses clients à travers la pédicure, la manucure et le massage corporel. Fabrice nous a confié qu’il était parti de son pays natal pour des raisons économiques. Comme lui, d’autres Centrafricains sont installés à Maroua. Nombreux y font du petit commerce et d’autres pour suivre des formations dans les grandes écoles.
Maroua est la ville la plus importante du Cameroun dans sa partie frontalière avec le Nigéria et le Tchad. Et ce ne sont pas les 1050 kilomètres qui séparent Bangui la Centrafricaine et Maroua la Camerounaise qui décourageraient les Centrafricains à venir s’installer dans la capitale régionale de l’Extrême-nord-Cameroun.
«Depuis mon arrivée à Maroua en 2020, je n’ai pas encore eu un ressenti de rejet des étrangers. Au contraire, nous sommes très bien encadrés tant par les autorités administratives, religieuses et traditionnelles qui nous invitent régulièrement dans certaines cérémonies officielles que par plusieurs autres citoyens camerounais. Moi, particulièrement je suis à l’aise et je me sens presque comme chez moi», déclare un étudiant tchadien rencontré non loin du campus de Ouro-Tchédé.
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Une cohabitation pacifique qui facilite la libre circulation des personnes et de leurs biens dans la zone de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac), bien que certains pays de la zone trainent encore le pas.