Les nouveaux bacheliers de la session complémentaire peuvent goûter au plaisir des vacances après la publication des résultats de la session complémentaire du baccalauréat le weekend passé. Des vacances qui seront courtes pour certains à cause des examens programmés très tardivement avec une session complémentaire du bac qui s’est déroulée les 11 et 12 août.
Les résultats affichent une légère amélioration par rapport aux années précédentes, mais restent largement en dessous des normes et attestent d’une crise persistante née d’une multitude de réformes depuis plusieurs décennies, couronnées par des échecs.
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Deux professionnels de l’enseignement commentent les performances de la cuvée 2025, dont les moyennes des majors des 3 séries affichent: sciences naturelles 14,52, lettres modernes 13,97 et mathématiques 13,18.
Amadou Tidiane Ba, responsable syndical, relève «des résultats mitigés, avec 20% d’admis à la première session et 80% à l’issue de la session complémentaire, pour un chiffre global de 28%. Un taux très bas par rapport au tapage médiatique sur la réforme de l’éducation et aux résultats des pays de la sous région comme le Maroc, l’Algérie ou encore le Sénégal. Ce taux est plutôt similaire à celui d’Etats en difficultés tels que le Mali».
Au chapitre des réformes, l’«Analyse du secteur de l’éducation de la Mauritanie» de l’Unesco publié en 2024, que «plusieurs réformes d’envergure sont d’ores et déjà engagées et prévues, comme l’élargissement de l’éducation de base à neuf années (primaire et collégial), la généralisation de la dernière année du préscolaire d’ici 2030 ou encore un enseignement en langues nationales».
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En dépit de ces efforts, Amadou Tidiane Ba estime que «la Mauritanie a dépensé des milliards en faveur du système éducatif, en oubliant deux piliers essentiels: l’enseignant et l’élève». Selon l’analyse de l’Unesco, en 2021, les dépenses d’éducation et de formation se sont élevées à 12,1 milliards d’ouguiyas (3,4% du PIB). Entre 2015 et 2021, les dépenses d’éducation et de formation ont pratiquement doublé, note le diagnostic qui souligne également l’absentéisme des enseignants et la qualité de leur formation qui «reste encore lacunaire».
Enfin, Bacar ould Hamid, membre du Syndicat Indépendant de l’Enseignement Secondaire (SIPES), déplore «les conditions de désignation des correcteurs, l’attribution des tâches de supervision dans les centres d’examen à un personnel non habilité».