Bidons jaunes de 20 litres à la main, les habitants de Nouakchott arpentent les bornes-fontaines des quartiers à la recherche du précieux liquide, dans une pagaille indescriptible qui dégénère parfois en échanges verbaux houleux, voire en bagarres.
Ce phénomène est récurrent pendant l’hivernage, mais il a atteint cette fois un niveau alarmant.
Des citoyens font la queue pour s'approvisionner en eau au niveau d'une borne fontaine.. le360 Afrique/seck
La Société Nationale de l’Eau (SNDE), explique ce calvaire par des travaux d’amélioration du réseau et annonce un retour progressif à la normale au cours des prochains jours.
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«Nous sommes fatigués. Il n y a pas d’eau. Pour avoir la moindre goutte, il faut se bagarrer. L’État doit nous aider à mettre fin à cette situation», souligne Demba Camara.
«Nous sommes là depuis 7 heures du matin. Il n’y a pas une goutte d’eau à la maison. Nous avons soif, nous sommes sales, et aucune solution ne se profile. Nous interpellons le président de la République et toutes les autorités qui ne viennent nous voir qu’en période électorale, et pour lesquelles nous votons», soutient Sala Diop.
Idem pour Waldé Samba Coulibaly: «Je suis là depuis 5 heures du matin. La situation est catastrophique à cause de cette pénurie d’eau qui dure depuis plusieurs semaines dans nos quartiers, contrairement aux zones d’habitation de la classe des privilégiés. Ce n’est pas normal!».
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Face à cette situation, les habitants n’ont d’autre choix que de s’approvisionner auprès de charrettes tirées par des ânes ou de camions-citernes qui parcourent sporadiquement les quartiers. Mais les prix se sont envolés. Avec l’arrivée de l’été et la raréfaction de l’eau, le baril de 1.000 litres est passé de 40 à 150 ouguiyas.