Mode, beauté, défilés... En toute élégance, les mannequins de Guinée poursuivent leur marche vers le podium

Le 13/09/2024 à 09h57

VidéoL’organisation depuis quelques années de concours de beauté dans les universités et les lycées renvoie l’image d’une Guinée qui n’hésite plus à faire connaître au monde la beauté de ses femmes et de ses hommes. Depuis Fatoumata Souma, élue miss Africa-USA en 2010, bien de vocations sont nées mais contrariées par le manque criant de moyens logistiques.

Sous l’œil vigilant de Daouda Touré, un ancien mannequin, des jeunes, filles et garçons, apprennent à défiler façon mannequin dans une école à Conakry... sous la pluie. Leur rêve, devenir top modèle. «Je pense que le mannequinat est en train de prendre de l’ampleur en Afrique. À la base, c’est le mannequin qui s’est développé de lui-même avant que les autorités ne lui viennent en aide. Actuellement, beaucoup de mannequins refusent de se former. C‘est un des problèmes qui nous rencontrons».

Le mot est lâché: la formation. Quant à la beauté, elle est naturelle pourvu qu’il y ait de la volonté pour en tirer grâce, érudition et élégance. Et comme Fatoumata Souma, élue miss Africa-USA en 2010, à l’époque étudiante en communication, Barbara Soumah est lycéen et 2ème dauphin de la 5ème édition de miss et master bôrô national, le concours de beauté «intellectuelle et physique» des lycées de Guinée, tenu en septembre de cette année. «Certaines personnes disent que ce métier c’est de la fainéantise. Mais moi je peux dire le contraire. Depuis que j’ai commencé à défiler, je gagne beaucoup de choses. Des cadeaux, de l’argent aussi».

Dans la bouche de ce jeune lycéen, ces paroles trahissent le regard, pas toujours bienveillant, d’une société qui voit d’un mauvais œil celles et ceux qui ont adopté la démarche des mannequins qui doit être «parfaite pour rendre homogène la présentation des créations des grands couturiers». Et les moyens logistiques ne sont pas toujours à la hauteur de la grâce à la Guinéenne.


A l’école de coach Daouda Touré, tout est rudimentaire: la piste où défilent les jeunes n’est pas protégée de la pluie, les moyens de transport font défaut.... Cette formation est quasiment gratuite. L’agence mise surtout sur la possibilité de voir un jour ses mannequins réussir.

Mais ici, il est évident que les obstacles sont nombreux. Fatoumata Sidibe, mannequin en témoigne «avec la pluie c’est pas facile. Comme vous constatez, il pleut, mais ça ne nous empêche pas de répéter. Les difficultés que nous rencontrons aussi, c’est le terrain qui fait qu’en marchant ça nous fatigue beaucoup. Mais ça n’empêche pas de suivre ce défit».

Aujourd’hui il est difficile de donner avec exactitude le nombre de mannequins professionnels reconnus. Néanmoins quelque quatre mannequins réussirent a tirer leur épingles du jeu. Trop peu disent certain.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 13/09/2024 à 09h57