Niamey: «A eux les marchandises, à nous les passagers», la cohabitation tapageuse entre taxis et tricycles

Tricycle transportant des passagers à Niamey.

Le 13/07/2024 à 16h18

VidéoMalgré l’interdiction qui leur est faite, les tricycles continuent de transporter les passagers dans plusieurs quartiers de Niamey. Criant à la concurrence déloyale et illégale, les conducteurs de taxi réclament l’application de la loi. Il leur faudra s’armer de patience, les trois-roues n’en démordent pas.

Sans autorisation, les motos à trois roues, communément appelées «tricycles», opèrent de manière frauduleuse en transportant les passagers au su et au vu de tout le monde à Niamey. Une pratique jugée injuste par les conducteurs de taxis qui disent subir des pertes significatives de clients.

«Nous arrivons très difficilement à joindre les deux bouts depuis que les tricycles ont commencé à prendre nos clients. Ils transportent de nombreux passagers à la fois à des prix défiant toute concurrence et opèrent sans aucune autorisation. Cette situation doit vraiment cesser» s’inquiète Ibrahim Yahaya, conducteur de taxi à Niamey.

«Je pense que chacun doit rester dans son domaine d’activité. Nous sommes destinés à transporter les personnes et eux les bagages» ajoute Hassane Tanimoune, également conducteur de taxi.

Les syndicats des conducteurs de taxis déplorent l’inaction des autorités compétentes dans la défense de leurs droits. «Nous en avons assez de parler de cette situation. Nous avons alerté les médias, utilisé les réseaux sociaux, et même soumis des lettres aux autorités, mais jusqu’à présent, rien n’a changé. Il faut vraiment mettre un terme à cette situation, car nous ne pouvons pas rester sans revenus» martèle Mahamadou Issa, Secrétaire Général du syndicat national des conducteurs de taxis.

Il est important de noter que cette nouvelle pratique représente un véritable danger pour les usagers qui sont exposés à des risques élevés en cas d’accident. Les tricycles ne sont pas conçus pour le transport de passagers et ne répondent pas aux normes de sécuritéÀ.

Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 13/07/2024 à 16h18