Lequel parmi les 80 lutteurs finira par remporter le Sabre national? Verdict le 31 décembre à l’Arène des Jeux Traditionnels Aboubacar Djibo d’Agadez qui accueille la 44ème édition du championnat national de lutte traditionnelle.
Retransmis à la télévision, ces combats attirent les foules à Niamey qui suivent le déroulement de cette compétition en groupes. Un peu partout dans la capitale, des attroupements se forment pour ne rien perdre des moments forts des combats.
«Nous avons la possibilité de suivre la compétition en direct malgré qu’elle se tienne à Agadez. Personnellement, je n’ai raté aucun combat surtout ceux de l’équipe de Niamey, ma préférée et que je supporte», déclare Issifou Mahamadou.
Sur les 80 lutteurs en lice, il en sortira un seul champion, ce qui suscite bien de réactions chez les amateurs.
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«Je prie beaucoup pour mon idole Issaka Issaka pour qu’il puisse remporter une fois de plus le Sabre», explique Alkassoum Garba, amateur de lutte traditionnelle.
Même engouement, autre idole. Pour Issifou Mahamadoun c’est Abba l’invincible: «Je supporte Abba de Niamey, il a jusqu’à présent terrassé tous les adversaires qu’il a affrontés. Je souhaite qu’il continue sur sa lancée jusqu’à la victoire finale et qu’il brandisse ce fameux Sabre».
Considérée comme le sport roi au Niger, la lutte traditionnelle constitue aussi un véritable cadre de cohésion sociale. «La lutte traditionnelle est un vecteur d’union entre les Nigériens. Vous pouvez constater que c’est presque tout un quartier qui est réuni pour suivre les combats, et c’est ce que nous apprécions», explique Moussa Idrissa, amateur de ce sport.
Pour souligner le caractère socio-culturel de la lutte traditionnelle, les auteurs de l’essai Lutte et identité culturelle au Niger paru en 1992 écrivent «La lutte a de tout temps occupé une place de premier rang dans la vie sociale au Niger. C’est par cette appartenance au patrimoine culturel national qu’elle se différencie de tous les autres sports qui, pour l’essentiel, viennent d’ailleurs».
Une chose est sure, durant dix jours ce championnat annuel de lutte traditionnelle occupera le quotidien de la majorité des Nigériens.