Accueillies à Niamey par un des leurs, qui a préféré garder l’anonymat, ces familles qui ont fui la menace terroriste comptent 32 ménages de 84 enfants et adolescents, 54 femmes et 32 hommes, originaires du village de Guéladio. Dans la précarité la plus totale, ces familles se sont réfugiées dans une concession depuis plus d’une semaine.
«Nous avons fui Guéladio, sommés de quitter par les lieux, c’est pourquoi nous sommes partis avec nos familles de crainte d’être tués. Nous avons pris les véhicules de transport pour regagner Niamey et cela fait plus d’une semaine que nous sommes dans la capitale avec nos mères, nos femmes, nos enfants et frères», explique Hama Sambo, chef de famille, porte-parole des déplacés de Gueladio.
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Depuis l’arrivée à Niamey, tout ce monde est nourri et hébergé par le propriétaire de la maison. Les femmes et les enfants occupent la cour, la terrasse et le salon. Les hommes, eux, ont élu domicile à la devanture de la maison. La promiscuité demeure leur principale préoccupation explique, Hama Saadou, un des chefs de famille.
«Nous sommes près de 200 personnes. Nous rendons grâce à Dieu pour le séjour, nous sommes hébergés et restaurés par un de nos compatriotes. Notre grand problème, c’est la promiscuité. Femmes, enfants, beaux-parents, adultes... nous sommes entassés comme dans une boite de sardines. Une natte est partagée par quatre personnes, en plus les toilettes sont insuffisantes. Certains d’entre nous ont passé quatre jours sans pouvoir se laver. Dès que les conditions de retour seront réunies, nous nous en irons. Quand, il pleut, nous nous réfugions dans la mosquée car il y a des personnes âgées parmi nous à la santé fragile», témoigne Hama Sambo.
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En attendant l’éventualité d’un retour rapide à Guéladio, le propriétaire de la maison est en train de construire deux autres latrines pour améliorer leurs conditions de séjour à Niamey. Et comme souvent dans ces moments de tragédie, il y a toujours une belle histoire improbable: la naissance de deux enfants, ce qui fait monter la charge émotionnelle de la mésaventure de ces 32 ménages qui ont fui Gueladio pour sauver leur vie, et dont le drame est passé sous silence.