La clé de répartition de la subvention financière de l’Etat aux centrales syndicales, selon leur représentativité, est loin de faire l’unanimité parmi les travailleurs nigériens. Cette ventilation établie par le ministère de la Fonction publique, du travail et de l’emploi, repose sur certains critères, à défaut d’élections professionnelles devant servir de baromètre à la répartition, fait polémique.
«Il y a un critère qui se rapporte aux centrales syndicales lesquelles doivent avoir un siège national et des sièges en région. Une autre condition est liée à la tenue régulière du congrès national. Le nombre des syndicats affiliés aux confédérations syndicales est également pris en compte. A chacun de ces critères est attribué une note sur 20″, précise Seydou Maraye Moussa, directeur général de l’emploi et du travail.
Cette méthode de notation a trouvé écho favorable auprès du secrétaire général de l’Union démocratique des travailleurs du Niger (Udtn): «L’Udtn et la Confédération générale du travail (CGT) apprécient positivement la méthode du ministère de la Fonction publique auquel nous apportons notre soutien indéfectible. Nous sommes en période de transition et par conséquent, il ne faut pas faire de vagues», défend Abdou Souley, secrétaire général de l’Udtn, ajoutant qu’«il y a des mécanismes par lesquels on peut procéder au règlement d’un conflit».
Toutefois, d’autres syndicalistes ne sont pas d’accord avec la clé de répartition adoptée par le ministère de la Fonction publique. «La ministre n’a pas organisé d’élections professionnelles par conséquent, elle ne peut établir le classement des centrales syndicales. Cela signifie que cette décision, prise unilatéralement par la ministre, est une décision illégale. Cette répartition des subventions n’a pas de base légale», rétorque Djibrilla Idrissa, secrétaire général de la Confédération démocratique des travailleurs du Niger (Cdtn).
L’expert et chercheur syndicaliste Moussa Adamou estime que la polémique était prévisible mais gérable. «La procédure que le gouvernement a engagée est régulière et normale parce qu’il va falloir mettre de l’ordre et encadrer la liberté syndicale. Si aujourd’hui on a ce problème, c’est parce qu’on a laissé faire avec pour résultat la prolifération des centrales syndicales. Il est normal que le problème se pose. Mais je pense que c’est une question qui reste gérable», déclare-t-il.
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En attendant que les centrales syndicales et le ministère de tutelle accordent leurs violons sur la manière de répartir cette manne financière, les préparatifs de la Fête du travail du 1er mai prochain risquent d’être perturbés et de provoquer une sorte de mini-tsunami sur le front social nigérien.