À Niamey, une écrasante majorité des chauffeurs des transports en commun ne sont pas inscrits à la Caisse de Sécurité Sociale malgré les avantages qu’elle offre aux salariés pendant leur activité et après leur départ en retraite, «les patrons refusent catégoriquement d’inscrire à la Caisse de nombreux chauffeurs de taxi. Nous continuons à travailler seulement pour garder notre dignité. Moi-même je suis dans cette situation», explique Moctar Hassan, conducteur de Taxi.
Les autorités du Niger ont récemment entrepris différentes démarches pour mettre de l’ordre dans le régime de retraite. En juin 2024, un comité spécial a procédé à un examen des pensions versées aux fonctionnaires retraités qui a permis de débusquer plus de 3.000 cas irréguliers. En mai dernier, le Parlement a voté une loi qui a fait passer l’âge de la retraite de 60 à 62 ans. Une loi qui n’a pas été du goût des jeunes qui y voient moins de possibilité de décrocher un premier emploi.
Mais rien ne semble avoir été entrepris pour ceux qui travaillent dans le secteur privé et qui ne sont pas inscrits à la Caisse de Sécurité Sociale, «je ne peux pas comprendre le fait que nos patrons fassent les papiers nécessaires pour le taxi, mais ne font absolument rien pour nous qui travaillons avec ce même taxi. C’est nous qui faisons rentrer de l’argent. En cas d’accident, c’est à la Caisse de nous protéger en tant que chauffeurs», Yayé Oumarou peine à trouver les mots justes pour décrire sa situation de conducteur de taxi.
De quels moyens disposent les professionnels pour défendre leurs droits? «Nous menons ce combat depuis des années, pour que les chauffeurs puissent bénéficier de la Caisse de Sécurité Sociale. Nous appelons les conducteurs de taxi à imposer à leurs patrons leur inscription à la Caisse», répond Mahamadou Issa secrétaire général du Syndicat national des conducteurs de Taxi.
Son homologue Abdourahamane Soumana, secrétaire général du syndicat national des conducteurs de minibus, tient le même discours fait de vœux. «Nous interpellons les patrons pour qu’ils aillent inscrire leurs chauffeurs à la Caisse».
Alzouma Abdoulrazak, conducteur de minibus, n’a quant à lui qu’un seul vœu « je pense que la Caisse doit mettre la pression sur nos patrons afin de nous faire enregistrer pour qu’on puisse bénéficier des avantages de cette Caisse. Avec l’âge, on est obligé d’aller en retraite et nous avons besoin des appuis financiers dont seule la Caisse seule peut nous garantir.» Y aura-t-il une oreille attentive à ces réclamations des plus légitimes?
Il incombe par ailleurs aux autorités compétentes de prendre les mesures nécessaires afin de garantir la caisse de sécurité sociale pour tout employé vu les avantages de prise en charge qu’elle offre aux travailleurs et leurs familles en cas de maladie, d’accident ou de retraite.