«J’ai commencé à jouer aux paris sportifs le jour que mon petit frère a gagné 150.000 Fcfa alors qu’il n’en avait misé que 300. Je me suis dit que si mon petit frère en était capable, je le serais aussi. Depuis lors, je suis mains et pieds liés», témoigne un quadragénaire, Jules qui confesse que s’il avait su, il ne se serait jamais lancé dans cette activité.
Parce qu’il est évident que les gains sont rares et lorsque cela arrive, les montants gagnés ne couvrent même pas les dépenses effectuées auparavant. Comme lui, d’autres Camerounais regrettent amèrement d’avoir commencé puisqu’ils sont actuellement incapables de sortir de ce gouffre malgré les énormes sommes dépensées.
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Les entreprises de paris sportifs foisonnent au Cameroun avec plus de présence dans les grandes métropoles comme Yaoundé, Douala, Bafoussam, Bamenda et Garoua.
Le principe est de tirer certaines rencontres de football au sort en pariant sur, entre autres, l’équipe qui va gagner, sur un match nul, le nombre de buts possibles en fin de rencontre et éventuellement à la mi-temps.
Les entreprises de promotion de paris sportifs indiquent au parieur la marche de manœuvres liées aux performances prévisionnelles des deux équipes de la rencontre. Tous les championnats de football au monde, professionnels et amateurs sont concernés.
A Yaoundé comme partout ailleurs, un ticket tiré équivaut à 300 fcfa mais le parieur est libre de le multiplier à sa guise, peu importe le nombre de matchs choisis. La loi camerounaise interdit aux personnes âgées de moins 18 ans participer à ces jeux de hasard. Parmi les joueurs, l’on compte aussi des gagnants. «Un ami de mon quartier a gagné plus de 5 millions de Fcfa. Ce jour-là, nous avons fait la fête toute la nuit. Il n’est pas le seul dans ce cas. Il yen a bien d’autres», témoigne une autre personne qui conclut néanmoins qu’il ne saurait conseiller ces jeux aux membres de sa famille.