La Cour suprême a publié, le 12 novembre dernier, la liste définitive des neuf candidats à l’élection présidentielle du 28 décembre, dont Mamadi Doumbouya, 40 ans. La campagne électorale se poursuivra jusqu’au jeudi 25 décembre 2025 à 23h59. C’est durant cette période que beaucoup de jeunes chômeurs espèrent faire affaires.
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Car en Guinée, chaque période électorale crée son propre marché du travail fait d’affaires ponctuelles et de tâches temporaires. À Conakry comme dans plusieurs villes de l’intérieur du pays, cette économie éphémère est un ballon d’oxygène pour ceux qui subissent chômage et précarité.
L’un des secteurs les plus sollicités est bien entendu le transport. Qu’il s’agisse d’acheminer des militants à moto ou en minibus, les jeunes conducteurs voient leurs recettes grimper bien au-dessus de la moyenne quotidienne. Mamadou Moustapha Diallo, conducteur de mototaxi, confie «certains ont fini leurs études, mais n’ont toujours pas trouvé d’emploi. Ils profitent alors des moment comme celui-là pour joindre les deux bouts. Économiquement, c’est compliqué. Que Dieu nous aide», prie le jeune motard.
Autour des cortèges de personnalités politiques, d’autres petits métiers voient le jour: impression et collage d’affiches, peinture de banderoles, sonorisation, location de groupes électrogènes, installation de podiums. Pour beaucoup de jeunes, comme Mamadou Malick Diallo, entrepreneur, la campagne devient, le temps de quelques semaines, une véritable période d’activités: «Ce n’est pas facile. Beaucoup, issus de familles nombreuses, vivent de ces petits métiers. Cette période leur permet de générer rapidement quelques revenus. Nous prions le général pour qu’il nous aide à accéder à meilleures conditions de vie et de travail».
Même si ces opportunités génèrent parfois des revenus significatifs, elles ne masquent pas la réalité: dès la fin de la campagne, ces jeunes débrouillards retombent dans l’incertitude. Beaucoup espèrent des projets durables à même d’offrir une stabilité au-delà du tumulte électoral.
Mamadou Moustapha Diallo, conducteur de mototaxi est de ceux-là «nous voulons que les autorités lancent pour les jeunes les portent de grands projets. Nous sommes nombreux dans ce pays dans le chômage». Pour ces jeunes, la campagne est une bouffée d’oxygène… mais ils espèrent surtout qu’un jour, l’emploi ne dépendra plus du calendrier politique.




