Quelles sont les villes où il fait bon vivre et celles où il ne le fait pas bon vivre pour un expatrié dans le monde en 2024? A cette question, le magazine «The Economist intelligence Unit» du The Economist Group, cabinet britannique spécialisée dans les prévisions de plusieurs phénomènes mondiaux et qui publie le rapport mondial sur la qualité de vie, «The Global Liveability Index 2024», vient d’apporter une réponse dans son classement annuel des villes où il fait bon vivre.
Ce rapport évalue l’habitabilité des villes du monde sur la base d’une combinaison de 5 critères clés : la stabilité (niveau de criminalité et de conflit), les soins de santé (disponibilité et qualité), les facteurs environnementaux et culturels (climat, corruption, restrictions sociales et religieuses, établissements culturels et sportifs, commerces, services…), l’éducation (accessibilité et qualité des établissements publics et privés) et infrastructures (routes, transports publics, eau, logement, énergie et qualité des télécommunications).
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Pour cette édition de 2024, le magazine a passé au peigne fin 173 villes dans les cinq continents en se basant sur une batterie de trente indicateurs regroupés dans cinq critères. Autant de facteurs qui interviennent pour rendre le séjour d’un expatrié agréable dans un pays.
Pour chaque catégorie, chaque ville est notée sur une échelle allant de 1 à 100. «Le score d’habitabilité est atteint par le biais de pondérations de catégories, qui sont également divisées en sous-catégories pertinentes pour garantir que le score couvre autant d’indicateurs que possible. Les indicateurs sont notés comme étant acceptables, tolérables, inconfortables, indésirables ou intolérables. Ceux-ci sont ensuite pondérés pour produire une note, où 100 signifie que l’habitabilité dans une ville est idéale et 1 signifie qu’elle est intolérable. Pour les variables qualitatives, une «notation EIU» est attribuée sur la base du jugement d’analystes pays experts internes et d’un correspondant terrain basé dans chaque ville. Pour les variables quantitatives, une note est calculée en fonction de la performance relative d’un emplacement à l’aide de sources de données externes», explique «The Economist Intelligence».
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En 2024, le score moyen dans les 173 villes étudiées s’est amélioré pour s’établir à 76,1/100, et ce malgré les conflits, les troubles civils, les crises du logement qui touchent plusieurs villes…
Au niveau mondial, c’est Vienne (Autriche), avec un score de 98,4 sur 100, qui se hisse au sommet mondial des villes où il fait bon vivre. La capitale autrichienne est suivie par Copenhague (Danemark), Zurich (Suisse), Melbourne (Australie et Calgary (Canada).
La pire ville au monde où il ne fait pas bon vivre est Damas, la capitale de la Syrie, pays en guerre civile depuis une quinzaine d’années.
Les 10 pires villes au monde où il ne fait pas bon vivre
Source:The Economist intelligence Unit
Au niveau du continent africain, la grande majorité des villes africaines se situe au bas du classement. D’ailleurs, quatre villes africaines figurent dans le Top 10 des villes où il ne fait pas bon vivre.
Il s’agit de Tripoli (Libye) qui se classe au 172e rang mondial, soit l’avant-dernier rang mondial des villes où il ne fait pas bon vivre, juste derrière Alger, 170e mondiale avec un score de 42,0/100, suivie de Lagos (Nigeria) et Harare (Zimbabwe).
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Si Tripoli est marquée par l’instabilité que traverse le pays depuis bientôt 15 ans, Alger par contre n’est pas concernée par l’instabilité, comme c’est le cas pour Damas (Syrie) et Tripoli (Libye), les deux seules qu’elle devance dans le classement comptant 173 villes du monde.
Tripoli (Libye), avec un score 40,1 sur 100, se classe au 172e rang mondial sur 173 villes, The Global Liveability Index 2024.. AFP
La capitale algérienne est confrontée à plusieurs difficultés qui rendent la vie difficile pour un expatrié. Ainsi, Alger a obtenu les notes de 35,0/100 pour le critère de stabilité, 50,0/100 pour la santé, 45,4/100 pour la culture et l’environnement, 58,3/100 pour l’éducation et 30,4/100 pour l’infrastructure. En clair, Alger a encore des défis colossaux pour relever la qualité de vie des habitants de la ville et être attractive pour les expatriés.
Les 4 pires villes africaines où il ne fait pas bon vivre
Villes | Pays | Score | Rang | Stabilité | Santé | Culture & Environnement | Education | Infrastructures |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Harare | Zimbabwe | 43,8 | 167è | 40,0 | 29,2 | 56,7 | 66,7 | 35,7 |
Lagos | Nigeria | 42,2 | 170è | 25,0 | 37,5 | 54,4 | 41,7 | 53,6 |
Alger | Algérie | 42,0 | 171è | 35,0 | 50,0 | 45,4 | 58,3 | 30,4 |
Tripoli | Libye | 40,1 | 172è | 30,0 | 45,8 | 37,5 | 58,3 | 41,4 |
Source: The Economist intelligence Unit
Du coup, les médias algériens ont préféré passer sous silence cette étude qui démontre une fois de plus l’échec du régime politico-militaire qui dirige le pays. Sinon, comment comprendre qu’Alger soit devenue la pire ville au monde où il ne fait pas bon vivre, en dehors des capitales des pays en guerre (Damas en Syrie te Tripoli en Libye).