Quand c’est l’hivernage à Niamey, il pleut de l’argent sur les laveurs de voitures

Le 05/08/2024 à 15h17

VidéoLorsqu’il pleut à Niamey, la douche de boue est garantie aux voitures, éclaboussées le long de routes en piteux état. Les laveurs de véhicules se frottent les mains et voient leur chiffre d’affaires gonfler comme des pneus.

La raison principale de cette ruée réside dans le mauvais état de nombreuses routes de la capitale, impraticables après les pluies. «Nous sommes obligés de faire des courses malgré que les rues de Niamey deviennent difficilement praticables après une averse. Je passe chaque soir dans cette station de lavage pour remettre le véhicule en état», témoigne Issoufou Ali, un citoyen nigérien.

Pour les gérants de stations de lavage, c’est l’opportunité de réaliser de belles recettes. « C’est la haute saison pendant laquelle nous enregistrons un afflux de clients. Après chaque pluie, nous pouvons laver une vingtaine de véhicules minimum. Vous comprenez que c’est une période fructueuse pour nous », se réjouit Soufiane Sadou, promoteur d’une station de service de lavage auto.

Au Niger, la saison des pluies s’étend de juin à septembre, provoquant de sérieux dégâts aux habitations et n’épargnant pas les routes souvent cahoteuses. L’état des routes est tel qu’en février 2023, le Compact du Millennium Challenge Corporation et le gouvernement du Niger avaient lancé l’initiative d’entretien routier «pour mettre en œuvre une nouvelle approche de l’entretien routier basée sur la performance, permettant aux voyageurs de profiter des avantages d’une route fiable pour les années à venir

A la capitale Niamey, selon l’agence nigérienne de presse, le parc automobile a doublé entre 2013 et 2019 passant de 140.000 à plus de 320.000 automobiles empruntant les huit principales voies de circulation de la capitale.

En attendant la réhabilitation des routes, les nettoyeurs de voitures voient leurs recettes gonfler à chaque saison de pluie. Et Souleymane Abdou, ne s’en plait évidemment pas, «depuis le début de l’hivernage, notre chiffre d’affaires a presque triplé. Nous avons même dû recruter des employés supplémentaires pour faire face à la demande.» Cette manne financière pourrait se prolonger encore quelques semaines, le temps de la saison pluvieuse.

Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 05/08/2024 à 15h17