À travers la danse, les costumes traditionnels et une philosophie de vie, les cultures Diola et Bassari s’imposent comme un patrimoine vivant reconnu au niveau mondial: le paysage culturel Bassari est inscrit sur la liste de l’Unesco depuis 2012, tandis que les cases à impluvium diolas, notamment du Royaume Bandial, figurent parmi les joyaux culturels de l’humanité.
Deux héritages qui, en se rencontrant, racontent au monde la diversité et la richesse du Sénégal.
Khady Badji, chorégraphe de la compagnie Bakalama du Sénégal: «Ce sont deux cultures très riches et très importantes pour le Sénégal. Chaque culture a son propre style vestimentaire, et les couleurs ont une signification particulière. Les accoutrements aussi portent un sens. Cela permet de distinguer les Diolas et les Bassaris, à travers les habits, les perles, les cauris… Tout cela a une symbolique».
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Au cœur de cette symphonie culturelle, le tam-tam occupe une place centrale. Plus qu’un instrument, il rythme la vie, les fêtes et les rituels, en transmettant des messages codés.
Kémo Badji, chef des percussionnistes de la compagnie Bakalama du Sénégal explique que «dans chaque rythme, il y a un message, un thème. Souvent, il s’agit de la fertilité. Le “Kagnaleng” signifie justement fertilité. Chez nous, chez les Diolas, ce problème d’infertilité se soigne par des pratiques traditionnelles. Et lorsque la femme réussit à concevoir, ce moment de guérison a inspiré la création d’un rythme que nous avons appelé “Kagnaleng”».
Dans ces cultures, l’art dépasse largement le simple divertissement.
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Chaque geste, chaque mouvement porte un sens, et devient un véritable langage. Younouss Badji, chef des danseurs de la compagnie Bakalama du Sénégal: «Cette danse traditionnelle, c’est notre métier, mais surtout notre patrimoine. Elle nous permet de faire plaisir aux spectateurs. Quand je danse, je ne fais pas seulement des mouvements mais j’exprime mes sentiments et je transmets un message à travers chaque geste.»